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Nasdaq, cavalerie, pyramides

Publié le 15 décembre 2008 par Adelfranck

Une nouvelle intéressante à propos de la crise. Arrêté jeudi par le FBI, l’ex-patron du Nasdaq, Bernard Madoff, a tapé  bien plus fort que kerviel, en faisant perdre à ses clients plus de 50 milliards de dollars.

Comment ? Un truc de plouc, digne des Pieds Nickelés: la cavalerie, cette bonne vieille cavalerie des familles où le dernier entré couvre les intérêts des précédents jusqu'à l'éclatement de la bulle.

http://www.liberation.fr/economie/0101305500-la-pyramide-de-ponzi-une-technique-qui-remonte-aux-annees-folles

La pyramide était connue dès l'Antiquité, cela n'a pas empèché BNP, Paribas et des banques suisses de se faire pigeonner comme des bleus.
En guise de rappel instructif, une étude passionnante de 1999 sur les pyramides financières:
http://www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/fre/2000/03/pdf/jarvis.pdf
Entre 1990 et 1998 a eu lieu en Albanie une gigatesque prolifération de pyramides financières.
"La valeur nominale du passif des pyramides a culminé à presque la moitié du PIB du pays. Près des deux tiers de la population y avaient placé des fonds. Leur effondrement a provoqué des troubles sociaux incontrôlés et elles ont entraîné le gouvernement dans leur chute, précipitant le pays dans l’anarchie et au bord de la guerre civile avec la mort de quelque 2.000 personnes".
"Cette expérience est riche d’enseignements pour les pays qui se trouvent dans une situation semblable..."
C'est-à-dire les pays où règnent:
-la corrution généralisée,
-l'irresponsabilité des systèmes de contrôle et de gouvernance
-une cours au crédit et profit alimentée par une offre frauduleuse, quasi délinquante
En bref, une belle  description du libéralisme économique actuel...
La conclusion, datée de 1999 est sans appel :"le FMI et la Banque mondiale doivent être conscients du risque d’apparition de pyramides financières lorsque les conditions sont propices à leur développement,veiller à mettre les gouvernements en garde contre ce risque et, lorsqu’ils le peuvent, les presser de prendre des mesures pour y remédier".
On croit rêver, non ?
Dans "Quand la misère chasse la pauvreté"(Actes-Sud 2003), l'admirateur de Ivan Illich, Majid Rahnema montre que cette économie moderne, prétendant éradiquer la "pauvreté conviviale" ( qui est un mode de vie millénaire), ne fait que multiplier les nouvelles formes de misère.
La pauvreté n'est considérée et codifiée qu'en termes de calculs économiques abstraits. Le pauvre est défini par son revenu de 2 dollars par jour (la misère se situant à 1 dollar).
Cette prétende lutte contre la pauvreté n'a qu'un seul effet: instaurer des formes toujours plus pernicieuses de misère qui creusent encore le gouffre entre nantis et miséreux.
Il se trouve qu'on peut fort bien être pauvre, même volontairement, comme Gandhi, en étant très éloigné de la misère.
A la place des capitalistes, industriels, politiciens, il est urgent de réhabiliter Spinoza, Gandhi, Foucault, Deleuze, les zapatistes du Mexique, les Sans-Terre du Brésil, les Hindous de Janadesh, et tant de mouvements tout à fait actuels opposés à la religion de la croissance économique sans fin.
"Et si dorénavant toutes les échelles te manquent, il faudra que tu saches grimper sur ta propre tête: comment voudrais-tu faire autrement pour monter plus haut ?"
So Sprach Zarathoustra.


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