Le précédent billet annonçait celui-ci d'une certaine façon ; je revenais de l'exposition Masques. De Carpeaux à Picasso présentée au Musée d'Orsay.
Sentiment mêlé d'avoir vu une exposition de qualité, au sens où elle suscite des questions par ses oeuvres présentées (pour beaucoup inconnues à mes yeux) et leur rapprochement.
Masques, sculptures, photographies, oeuvres littéraires et picturales se mêlent avec intelligence.
Mais aussi présentation cassée par ces sorties incessantes d'une salle à l'autre, basculant d'univers intimes souvent sombres où le tragique et la mort occupent une place importante, au passage inondé de lumière et éclectique du grand hall du musée.
Certes, le visiteur est une espèce poreuse, et ce qu'il a vu hier, il le verra différent demain, selon son état d'âme. Ce sentiment d'« inquiétante étrangeté » peut avoir disparu au profit de l'analyse rationnelle d'une période précise de l'histoire de l'art à travers ces réalisations de la fin du XIXème siècle.
Une présentation détaillée, bien réalisée, permet une approche en ce sens.
Mais le masque, lorsqu'il est destiné à être porté, n'est rien en lui-même ; le danseur lui donne vie.
Peut-être est-ce la raison, qu'ainsi exposé, il nous renvoie à nous-même, nous pénétrant et nous dévisageant sans regard au risque de nous déranger.
Question sans réponse... c'est ainsi que je l'ai appréhendée.
À lire le billet d'Holbein.
Photos : extraites du catalogue de l'exposition.
Photo 1 : Moulage sur nature du visage de Louis Steinheil (1814-1885) les mains sur les yeux, Adolphe_Victor Geoffroy Dechaume, 1834, © Paris, Musée des Monuments français - Cité de l'architecture et du patrimoine, Patrice Schmidt.
Photo 2 : Hanako, type B, masque, 1907-1908, Auguste Rodin, © Paris, Musée Rodin.
Photo 3 : Masque antique, 1900, Sarah Berhnard, Collection particulière.