Et puis l’achat de mes premiers ustensiles à Gong Fu Cha… et des indications précieuses de Vivien, l’hôte de cette maison de thé. Avec générosité et de manière extrêmement humble, il a repris avec moi ma manière de déguster le thé. Au zhong. Oui, oui au « chung » ! Il nous a expliqué, à mon homme ébahi et moi, comment optimiser mes dégustations… le tour de main pour ne pas se bruler en versant la liqueur : l’index appuyant le creux au dessus du zhong, le majeur et le pouce prenant fermement les bords supérieurs évasés (pour que la chaleur soit moins forte). Puis Vivien m’a précisé la métronomie obligatoire pour apprécier un bon cru ainsi que le dosage bien plus important de thé à mettre. Son partage sera encore plus flagrant dans un autre billet.
Seulement au début de la semaine dernière, j’avais pu apprécier ce nouveau matériel. Un nouveau zhong de « La Route du thé », en terre, pour mes thés verts et mes petites tasses à sentir et à boire. Je m’étais rapprochée de la fenêtre pour prendre encore plus de lumière et puis, pas à pas, avait apprécié ce moment de sérénité. Assise à genoux sur mes fesses… en attendant de retrouver à la cave mon siège à seiza relégué pendant la grossesse et juste après.J’ai pu profiter des flocons de neige, cotonneux, duveteux, sur cette petite portion de jardin où les branches dénudées des arbres n’ont pas perdu de leur charme. J’avais alors dégusté un Lu Schang Yun Wu de la région de Zhejiang. Un thé vert aux feuilles très fines, brunes et un peu flétries. Je n’ai pas pu procéder à la pratique de motricité fine de l’écoulement de la liqueur du zhong (surmonté d’une boule) mais me suis rattrapée avec celle de la tasse à sentir… je vous la montrais là… je verse la liqueur dans la tasse à sentir, pas trop pleine, y rajoute comme un capuchon sa tasse à boire, tourne ce sablier imaginaire, soulève et attend la descente de la liqueur dans ce nouveau contenant et sens… Les odeurs étaient discrètes, présentes, tenues presque mais si délicates que mon nez encore débutant n’a pas pu les définir. Est-ce aussi parce que mon zhong s’offrait là son baptême. Le couvercle du chung ne sentant que la terre de poterie. Il faudra encore quelques patines pour apprécier encore mieux.
La liqueur d’un jaune épais, peu apparent sur la photo (deuxième infusion), offre un goût un peu amer avec une présence très longue au palais…
Très végétale et tout à fait à mon goût. Je n’avais rien noté, entièrement occupée, ou plutôt dans l’action, l’esprit libre. Alors les indications suivront.
J’ai pris plaisir à sortir mes ustensiles, tasses à sentir et à boire, mais aussi ce nouveau zhong aux dragons (regardez donc le couvercle) et cette tasse reléguée au placard et pourtant si convoité à l’époque, au début de mes thés choisis en vrac (mais encore parfumés), il y a déjà 15 ans… cette vue enneigée dessinée (dont je ne retrouve pas le nom) par HOKUSAI que j’adore… son manga, sa ténacité, cette passion d'enfant... Ce thé « Brume de nuage de la montagne Lu », ce Lu Shang Yun Wu, thé vert chinois, n’a pas été dégradé par cette tasse japonisante servant pour le reste de l’infusion (après avoir servi la tasse à sentir)…