Crise inexplicable
Samedi Vicky est partie travailler très tôt. N’est rentrée que très tard. Pendant ce temps, chez moi, j’ai passé une journée haïssable. Je tournais en rond sans pouvoir m’assoir ou me coucher, sans arriver à prendre une décision ou à me concentrer sur une activité. J’étouffais. Je cherchais l’air en toussant. Impression qu’un bondage sadique enserrait mes poumons. Je me suis ventolisée souvent -trop- sans parvenir à me ventiler. J’ai imaginé qu’un cancer obstruait mes bronches. Me sentais mal. Des idées noires me traversaient la tête. Noires. Très noires. Peur de me dissoudre, de disparaître, de mourir. Envie de mourir, de disparaître, de me dissoudre. Aucun bronco-dilatateur ne parvenait à emplir mes poumons d’oxygène. Accablée, en début de soirée je me suis résolue à mesurer ma capacité respiratoire, croyant qu’il me faudrait monter à l’hôpital au bord de l’asphyxie. Que nenni! J’étais dans mes maximales. Dans des taux où habituellement je me sens à l’aise. Alors j’ai compris. L’asthme ne m’étouffait pas. Mes difficultés respiratoires provenaient d’une crise d’angoisse.
Quand Vicky est revenue, en voyant son plaisir à mettre les pieds sous la table, j’ai recommencé à respirer normalement. J’avais enfin, l’espace d’un court moment, la sensation d’être utile à la vie.
Titre: Angoisse.