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Olievenstein is dead

Publié le 15 décembre 2008 par Scienceblog

Et voilà. Tout a une fin. La pensée de ce grand homme sur ce qu’on appelle les drogues (au sens large), et les toxicomanes est peu connue, et mériterait d’être vulgarisée. Un homme qui dédramatisait son sujet par une réflexion souvent très documentée, « cartésienne » dirait-on, ce qui lui permettait de sortir de son sujet.
Il est mort dimanche 15 décembre 2008 à 75 ans et subissait depuis dix ans une maladie de Parkinson.

Moi qui ai grandi  à la fin des années 70 et au début des années 80, c’était quelqu’un qui contait pour moi. Pas parce que j’étais toxico, mais parce que la pensée thérapeutique qui l’animait était intelligente. Mon début de vie scientifique lui doit aussi beaucoup : il y avait pas de pensée exclusive chez lui. Lisez-le !!


Le Punk, lui, est toujours vivant : Les Olivensteins. Lui n’aimerait pas, mais c’est ma vie et mon oeuvre, pas la sienne.

Quelques jours plus tard, je reviens à la charge, et je remarque que de nombreux toxicologues disent qu’il n’a pas fait que du bien, ou du moins que sa pensée n’était pas aussi géniale qu’on a bien voulu dire. Par exemple, il était contre le traitement des toxicomanes avec des produits de substitution. Présenté comme cela, ça paraît effectivement être un monsieur pas très bien. Mais, je le cite tel qu’il s’exprimait en 1997 dans le Monde Diplomatique : « Ce modèle ancien de traitement par substitution, proposé comme une nouveauté extraordinaire, a toujours eu une visée sécuritaire ; avec lui on ne s’interroge plus, ni sur les motivations de la toxicomanie, ni sur les problèmes familiaux, ni sur les problèmes culturels ». Je passerai sur la vidée sécuritaire qui n’est pas l’objet de ce blog, et même si je partage son opinion.

Avec Claude Olievenstein, la réponse thérapeutique n’est jamais totalement chimique, mais aussi sociale, psychologique, psychanalytique, … Ce n’est désormais plus le seul !! Aujourd’hui, la pensée Balintienne, même si elle n’est pas dominante dans la communauté généraliste, néanmoins fait des émules. Tobie Nathan fait pareil avec son ethnopsychaitrie (une initiation merveilleuse à son art : Médecins et sorciers est un petit ouvrage très explicite.

Mais la pensée comportementaliste, qui restreint la pensée humaine, dont le mot clef est « eficace », ne me convient pas. Qu’en faire si cette réponse n’est efficace qu’un temps limité, qu’elle n’est pas facilement applicable socialement par le patient, si … de nombreux médecins s’exprimeraient bien mieux que moi sur ce sujet. Car de nouveaux médecins, d’une nouvelle génération (la mienne), ont eux aussi connu le Dr Olivenstein, et ont été sensibilisés à cette pensée.

Donc, merci au bon docteur pour sa pensée.


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