Durant six ans, 57 détenus de la Maison d'arrêt du Val d'Oise ont réalisé une maquette de la cathédrale de Laon (Aisne) à l'échelle de 1/75ème. Ce chef d'œuvre de patience et de précision a mobilisé plus de 35 000 heures de travail. ce qui lui donne une valeur inestimable.
Ce projet conçu à l'initiative de l'aumônerie catholique, a vu le jour dans le cadre d'un atelier-maquette qui a réuni chaque jour une douzaine de "compagnons" en moyenne.
La maquette de la cathédrale de Laon réalisée par 57 détenus
envoyé par patrimoine-en-blog
Selon le P. Dominique Frigaux, aumônier de la Maison d'arrêt, "ce travail fut remarquable à plus d'un titre. L'atelier -maquette a fonctionné six ans sans intervenant, sur la seule autodiscipline des participants qui tous étaient fiers de participer à cette œuvre. Durant toute cette période, la transmission des savoirs s'est faîte de détenu à détenu. Certains "transférés" ont même souhaité à poursuivre leur travail à distance. Un atelier-maquette à ainsi vu le jour à la centrale de Poissy (Yvelines). Un autre prisonnier transféré à Saint-Martin-de-Ré (Charente-Maritime), spécialiste des reproductions de la statuaire (sculptée à la loupe !) a pu continuer à collaborer à l'édifice."
Les matériaux utilisés ont été le staturoc, le fil de cuivre et le plomb. Les outils miniaturisés, nécessaires à la l'édification et la décoration de la cathédrale, ont été conçus par les compagnons eux-mêmes.
Le dernier élément de la maquette est sorti de la maison d'arrêt en janvier 2008.
A la suite de la maquette de la cathédrale de Noyon
Si la réplique de la cathédrale de Laon (XIIè-XIIIè siècles) est un coup de maître, elle n'est pas un coup d'essai. En effet quelques années auparavant, l'atelier-maquette avait déjà répondu à la commande de la Ville de Noyon (Oise) pour la réalisation d'une copie de sa cathédrale. Le maire de l'époque, M. Labarre, avait personnellement suivi l'avancée des travaux. Reçue en grande pompe lors de sa livraison, la maquette y est toujours exposée au public. Elle sert d'outil pédagogique au service de la connaissance du patrimoine de la ville.
Un de ses artisans avait écrit dans le livre d'or : "Dieu sera le seul à apprécier tout ce que cette maquette contient d'humanité
Quel avenir pour celle de Laon ?
Malheureusement, la Ville de Laon, qui avait pourtant commandité la réplique de sa cathédrale, n'a pas manifesté tout au long des six années de labeur de la même attention. Comment expliquer un tel désintérêt qui conduisit la municipalité à en refuser la livraison ? La réponse leur appartient.
Que deviendra cette nouvelle cathédrale ? Il semble à ce jour qu'elle ne restera peut-être pas irrémédiablement orpheline. En effet plusieurs institutions ont manifesté un réel intérêt à ce chef d'œuvre, chargée lui aussi "d'humanité".
En savoir plus sur la véritable cathédrale de Laon
Les étapes de l'édification de la cathédrale actuelle
La construction de l'édifice actuel fut initiée par l'évêque Gautier (Gauthier) de Mortagne. Elle débuta en 1155 et continua jusqu'en 1235.
La construction débuta par le chœur et le grand transept afin de recevoir les nombreux pèlerins. En 1164 eut lieu la translation des reliques de saint Béat, ce qui implique que le chœur était sans doute terminé.
Entre 1170 et 1185 une deuxième campagne de construction mena à l'édification du transept avec ses deux portails (nord et sud) dont il ne reste actuellement que celui du nord.
Très rapidement, on démarra une troisième campagne de construction, afin d'édifier la tour-lanterne d'inspiration normande de la croisée du transept, ainsi que les 4 dernières travées de la nef, afin de contrebuter cette tour-lanterne. Durant cette campagne, on construisit également les tours du transept (tour nord, dite Thomas Becket en souvenir de son passage à Laon en 1163, et tour sud, dite de l'horloge). Vers 1180 : pose des vitraux de la rose nord (dite des arts libéraux).
De 1185 à 1200 eut lieu la quatrième campagne de construction qui réalisa l'achèvement de la nef et de la façade occidentale. Aux environs de 1200, la rosace occidentale du jugement dernier est achevée.
Mais une cinquième et dernière campagne s'avéra nécessaire afin de reconstruire le chœur, lequel profond de seulement trois travées s'était rapidement révélé trop petit. Cette cinquième campagne eut lieu de 1205 à 1220 et vit la construction du chœur à chevet plat comprenant 10 travées, tel que nous le connaissons aujourd'hui.
Enfin vers 1235-1238 se déroula la dédicace de la cathédrale.
En 1250 on édifia une flèche sur la tour sud-ouest ainsi que sur la tour sud. Tout au long du XIVe siècle 27 chapelles furent construites entre les contreforts.
Au cours du XIVe siècle, la façade sud du transept fut complètement refaite. Avec les chapelles latérales, c'est la principale partie de l'édifice qui ne date pas de la première époque de sa construction. Les portails y sont par exemple surmontés de hauts gables, caractéristique typique de la fin du Moyen Âge. Entre 1555 et 1697 on clôtura progressivement les chapelles par des clôtures de pierre. Source Wikipedia
La cathédrale de Laon, des trésors architecturaux et son mobilier en photos
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