Les anti-prix de l'armée russe

Publié le 14 décembre 2008 par Aurialie

En 2003, des organisations citoyennes de défense des droits de l'homme dans l'armée ont décidé de "distinguer" le fonctionnaire ou le militaire ayant violer de la manière la plus criante les droits d'un appelé. Cet anti-prix, appelé la massue d'or "zolotaïa kouvalda" (un instrument qu'une personne utilise sans connaissance particulière, ni précision), a été attribué en 2003 à Sergueï Samarkhanov, lieutenant-colonel du Commissaire militaire de la région de Perm, pour s'être trompé dans l'affectation de deux jeunes appelés au nom assez proche : Alexandre Valeev et Alexandre Volegov. Ce dernier a été poursuivi pour désertion, les poursuites ont cessé une fois qu'il a pu écrire une lettre à ses parents pour dire où il avait été envoyé.

En mars 2004, le lauréat a été le gouverneur de la région de Kaliningrad, Vladimir Egorov pour le succès dans l'organisation de l'"école de la survie pour les vrais hommes". En 2003, Sergueï est envoyé par ses parents à l'armée. Il effectue ses trois jours en novembre dans de terribles conditions (boue, humidité, froid), le pire étant les passages à tabac et l'extorsion de fonds (10 roubles pour aller aux toilettes, 50 roubles pour téléphoner). Il est finalement envoyé dans le nord, avec l'interdiction de prendre les vêtements chauds donnés par ses parents. De l'inhumanité à l'état pur.

En 2005, ce sont deux massues d'or qui ont été attribuées : la première, pour l'appel du printemps 2004, est revenue à l'administration militaire de Sormovski de la ville de Nijni-Novgorod pour avoir envoyé des lettres de menaces (menaces de poursuites judiciaires) à certains futurs appelés pour qu'ils fassent l'armée.

La deuxième massue d'or, pour l'appel d'automne 2004, est revenue au chef de la région de Chebekino, A.V. Bespalov, pour les conditions dans lesquelles se passait la visite médicale des conscrits (sans aucune intimité), violant la déclaration des droits de l'homme ainsi que la constitution russe garantissant la dignité humaine.

En 2006, c'est le médecin-colonel Arcady Timoféévitch Bouianov, chef de la commission militaro-médicale du bureau de recrutement de la région de Kaliningrad, qui a obtenu l'anti-prix pour ne pas avoir réformé un jeune, pratiquement sourd de l'oreille gauche.

Cette année, elle est revenue à une Tatiana Golikova, la ministre de la santé et du développement social pour avoir modifié une loi, enlevant l'attribution d'une allocation mensuelle de 6.000 roubles aux familles de militaires appelés pour leur service en 2007 et ayant des enfants nés 2008. Deux mille familles se trouveraient maintenant en difficulté financière.

La réforme de l'armée continue, non sans difficulté et même mécontentement de la part des gradés.

Source : Infolegal.ru et IKD/Action collective