Je trouve que le parallèle entre le monde onirique des pastels d'Odilon Redon et le cosmos révélé avec photographie à haute résolution des télescopes spatiaux est particulièrement troublant.
Dans
un cas comme dans l'autre, on est saisi par la profondeur d'un univers
tourmenté, mêlant le noir profond, le bleu avec toutes les nuances de
brun que fournit la poussière irisée. De même, à chaque fois, une tâche
claire de lumière aveuglante surgit. Dans le pastel de Redon les deux
personnages (Roger combattant l'orque pour délivrer Angélique) sont
comme perdus dans l'immensité d'un univers chaotique. Redon représente
la mer et les rochers dans une nuit profonde. Sa représentation
onirique sublime le paysage pour le tendre vers un abstrait qui rejoint
l'immensité inquiétante et étrangère du
C'est vraiment fascinant de voir comment une représentation figurative passée sous le prisme d e l'imaginaire d'un peintre de la fin du XIXème siècle rejoint de façon fulgurante l'image d'un immensément grand qui ne nous a été révélée qu'au cours des dernières décennies.
Finalement, du point de vue technique, il n'y a peut-être pas tant de mystère que cela. Le pastel n'est que poussière, certes colorée de différents pigments, mais poussière tout de même. Cette technique rejoint naturellement le monde de nébuleuses qui sont elles aussi des espaces de poussière, jouant avec la lumière.
A méditer !