Chapitre 1 : Combattre le Destructing !
Jeudi 11 décembre dernier, j’ai animé un dîner-débat de chefs d’entreprises sur le thème de l’innovation, pour l’Agence Territoriale d’Armentières-Hazebrouck, de la CCI Grand Lille. Habitués de ce blog, vous connaissez mon amitié pour mes amis cht’is ! Deux fois par an, nous nous retrouvons avec la même envie de « donner » aux entrepreneurs. « Donner » l’envie de croire que la fatalité n’est pas un vain mot. Donner toujours l’envie d’avoir envie !
Ce jeudi, en début d’animation, je leur ai dit : « Ce soir nous parlerons de tout sauf de la crise ! Je n’en peux plus de la crise ! Des entreprises qui profitent de virer les gens sous prétexte de la crise ! Des théoriciens qui ont vu tout avant tout le monde mais qui n’ont rien vu venir du désastre ! Des spécialistes du moral à zéro ! Faisons la grève des infos ! Ras le bol ! ». Bref à part Nicolas Canteloup sur Europe 1 et Laurent Gerra sur RTL , je n’écoute plus rien. Je lis de la littérature.
Avec mes amis entrepreneurs, des vrais, pas ceux qui se disent entrepreneurs, et qui vivent de leurs rentes, j’ai passé une soirée épatante ! Avec André, ses tubes et ses enceintes magiques ; Eric et la brumisation de singes géants à l’autre bout du monde ; Frédéric et ses techniques d’affichage à Alger et sur les quais de nos RER. J’ai vu de mes yeux vus, des boss de TPE qui innovent, qui aiment leur personnel, qui les respectent, qui portent en eux des valeurs positives. Qui veulent créer des emplois et non pas « s’en mettre les poches pleines ». Des entrepreneurs qui sont en adéquation entre ce qu’ils font et ce qu’ils sont. Le rêve. Je leur ai dit en toute modestie : « J’essayerai d’être comme vous. C’est comme cela que l’on est respecté et que l’on respecte ses collaborateurs ». Bref, ils avaient un moral d’enfer. Ils ne se laissent pas abattre, eux ils sont à battre !
Chapitre 2 : La lutte continue ! Parti sur ma lancée, avec un allant de folie, en rentrant à Paris, j’entreprends de réfléchir à une communication « positive » sur notre société M’CEO qui vient de fêter ses 100 jours. J’expliquais que nous travaillions 15 heures par jour ; que notre CA était en phase avec notre BP ; que nous préparions encore de nouvelles offres Constructing® ; que nous n’hésitions pas à nous déplacer à Avignon, Marseille, pour trouver de nouveaux clients ; que surtout notre approche n’avait pas grand-chose de commune avec les agences de communication traditionnelles puisque, justement nous n’en n’étions pas une ! Bref tout se présentait bien, puisqu’en plus, un Directeur Général bien connu de ce blog, intervenait dans une convention que j’animais pour exposer sa vision, ses convictions sur la réussite du changement. Partager, toujours partager. C’était bien. Avec le mot SATISFACTION en crédo. Tout allait toujours pour le mieux du monde dans mon combat contre « la sinistrose cosmique »… d’autant qu’en plus, j’oubliais de vous dire que Martine, Béatrice et Eric m’expliquaient dans des conversations pendant des pauses que dans la vie écoutez bien : « Il fallait donner avant de recevoir ». La phrase qui façonne ma vie. Comment vouliez-vous que je réagisse ? Quelle joie ! Travailler avec des gens qui sont en corrélation avec ma philosophie de la vie. Quand le rêve devient réalité !
Chapitre 3 : Et patatras…
A la fin de cette semaine, je repartis au combat et repris mes réflexions sur notre communication M’CEO de plus belle ! Je fus encouragé, « allez faut y aller ! ». Je me dis que je pouvais carrément communiquer sur nos résultats de CA, que bien sûr nous n’étions pas millionnaires mais que cela n’était pas notre objectif, que nous avions créé une entreprise pour gagner un jour de l’argent (comme tout le monde) mais pas pour en faire (nuance), que les créateurs de boîtes ne sont pas tous des pourris, surtout des petits comme nous ( !).
Et alors là… quel délire !!! Communiquez sur des résultats, sur une ambition, sur une vision, que nenni !
J’ai compris vite, très vite que ne je devais pas communiquer positivement. Non il faut faire le Caliméro ! Ca plait énormément en France ! On m’a dit : « Mais t’es dingue fais toi plaindre ! Non ta boîte ca va pas »…
Puisque j’ai compris que je ne devais pas communiquer positivement, je vais faire en sorte de créer de l’empathie auprès des lecteurs de ce blogs… Aimez-moi….
Il faut dire en France que rien ne va plus. Donc, rien ne va plus.
Il faut dire en France qu’une agence perd des budgets. Donc, M’CEO perd des budgets.
Il faut dire en France que créer une entreprise en 2008 c’est de l’inconscience. Donc, nous sommes inconscients.
Il faut dire en France que les TPE/PME vont fermer les unes après les autres. Donc M’CEO devrait fermer.
Il faut dire en France qu’on ne pourra pas embaucher du personnel. Donc M’CEO ne va pas embaucher.
Il faut dire en France qu’on va réduire les salaires. Donc M’CEO va réduire les salaires.
Il faut dire en France qu’entre le chagrin et le rien, ont choisi le chagrin. Donc que Faulkner revient à la mode.
Chapitre 4 : Conclusing…
Alors, je voilà, je vous ai dit ce qu’il faut entendre en France, puisque pour le moment M’CEO est une entreprise française, avec des collaborateurs français (désolé Nathalie !). Nous n’allons pas bien du tout. Nous sommes désespérés. Faulkner… Faulkner… Avant de vous dire à une prochaine, j’espère avoir trouvé le ton juste pour vous parler ce jour et n’oubliez pas ces deux citations :
1° Raymond Barre « Avant la phase de recomposition, il faut que celle de décomposition aille à son terme ».
2° Jean Dutourd « Une vérité devient fausse quand elle est partagée par le plus grand nombre ».
Allez décomposez-vous vite… qu’on en finisse !!!
Adieu Destructing !
Bonjour Constructing® !