C'était avant, je crois, avant de te connaître
Je me revois foulant les herbes de la berge
Les saules amputés reverdissent pourtant
Et les ponts sur la Loire dans le lointain m'appellent
A main nue je pêchai un poisson vif en songe
Et le cachai vivant dans ma chemise blanche
Printanier m'en allai pour écrire un poème
Dans une chambre noire d'un hôtel de campagne
Jamais je n'ai retrouvé l'encre pâle des mots
Qui te chantaient je crois dans un amour futur
Et qui disaient la joie d'un jour de matin bleu
A jamais j'ai perdu les mots et leur musique
Mais les rêves parfois qui naissent près des saules
Comme fleuves fidèles toute la vie vous suivent.
Francis Combes
La Fabrique du Bonheur - Ecrits des Forges, 2001