Que faut-il principalement apprendre à la jeunesse ? L’obéissance ? L’autonomie ? Le respect ? Un métier ? Le désir d’apprendre ?
Qu’ils apprennent ce qui leur sera utile ! Non ce qui les rebute, mais ce qui leur procure joie et satisfaction ! Non ce qu’ils oublieront sitôt sortis de l’école, mais ce qui accompagnera toute leur vie ! Autant de mots d’ordre soulignant l’importance décisive de l’éducation : il s’agit de ne pas se tromper sur l’essentiel.
Quand on insiste sur la préparation à la vie active et aux fonctions que l’adulte occupera dans la société, on a surtout en vue l’utilité commune ; il s’agit de façonner un individu utile aux autres et prenant part à l’effort collectif. Mais comment le rendre également utile à lui-même ?
Au début du IIe siècle de notre ère Plutarque insistait sur la nécessité de faire réfléchir aux devoirs envers les autres : amis, anciens, supérieurs, parents, enfants, comment se conduire envers chacun en chaque circonstance ? Mais ce faisant il avait en vue la formation de la personne : importe par-dessus tout la constitution d’un caractère.
Idéalement l’éducation devrait apprendre, écrit-il, à n’être ni abattu dans l’adversité, ni arrogant dans la prospérité ; ni insensé en ses plaisirs, ni sauvage en ses colères. Sans prêche ni catéchisme, mais par la lecture des poètes, des historiens, des philosophes.
C’est apprendre, dira Rousseau, le métier d’homme.