L'échange

Par Liliba

avec Angelina Jolie, John Malkovich, Jeffrey Donovan...

Un samedi matin de 1928, dans une jolie maison de la banlieue de Los Angeles, Christine Collins dit au revoir à Walter, son fils de 9 ans, en lui promettant de rentrer bien vite de son travail pour qu'ils puissent aller au cinéma, comme promis. Lorsqu'elle revient chez elle en fin de journée, le garçon n'est plus là. Elle appelle aussitôt la police, mais ceux-ci (c'est la procédure) ne mettent en route les recherches que 24 heures après la disparition. Commence alors pour elle le calvaire de l'attente, jusqu'au jour où la police l'appelle pour lui annoncer qu'on a retrouvé l'enfant sain et sauf. Sauf que le garçon qu'on lui ramène n'est pas son fils, mais un inconnu qui l'appelle pourtant maman, et avec lequel elle est prise en photo par la presse. La police, qui a absolument besoin de redorer son image de marque en cette période où nombre de concitoyens commencent à se rebeller contre la corruption ambiante, la loi de la jungle instaurée, et la terreur de la répression, lui affirme que c'est bien son enfant, et va tenter par tous les moyens de la faire taire.

J'ai adoré ce film, mais je vous préviens que j'ai pleuré comme une madeleine, presque tout du long ! L'histoire (vraie) est poignante, et est extrêmement bien jouée par les acteurs, notamment Angelina Jolie, toute en sobriété dans son immense douleur et son désarroi (et qui sait -presque- faire oublier sa beauté, tant elle vibre et vit tout au long de l'histoire). John Malkovich joue pour une fois un rôle de gentil (à la perfection, comme tout ce qu'il fait), et le méchant de l'histoire, le policier obtus, est parfait dans sa raideur et son indifférence, sa froideur et son détachement...

Je ne peux plus depuis laisser mon fils de 10 ans partir seul à l'école sans une angoisse sourde... Mais plus encore que l'enlèvement de l'enfant (chose abominable, mais bien malheureusement "courante" de nos jours, il suffit d'ouvrir les journaux), c'est le vide auquel est confronté cette femme qui m'a bouleversé : tout d'abord, elle élève seule son enfant, donc n'a pas vers qui se tourner pour s'épauler, se faire consoler, puis tous les services de la police, qui sont censés être là pour aider les gens, se liguent quasiment contre elle, jusqu'à la faire prendre pour folle ! Je ne vous dirai pas un mot de plus pour ne pas vous dévoiler la fin, mais courrez vite au cinéma voir ce film beau et sobre et triste mais pas mélo, difficile mais sans violence, du bon cinéma comme on aime, et comme on ne voit peu.