Magazine Conso

Gens des nuages - Jemia et J.M.G Le Clézio

Par Vanina Delobelle
Gens des nuages - Jemia et J.M.G Le Clézio Comment un livre qui ne raconte que le voyage dans l’extrême Sud du Maroc peut-il autant accrocher ?

D’ordinaire je ne suis pas fan de récit de voyage mais là, Le Clézio de part son écriture poétique et de par son incroyable culture, m’a tenue de la première à la dernière page. Il nous fait voir une image de cette partie du monde rude et désertique à travers son histoire et sa spiritualité.

La démarche de ce voyage est le retour de sa femme Jemia à ses origines, à l’époque où ses grands parents ont marché durant des mois, voir des années pour avancer vers la « civilisation ».

Extraits :
« (…), celui qui entre dans la vallée est pénétré de cette vérité. L’eau et la religion sont partout. L’on marche sur l’extraordinaire réseau artériel qui fait vibrer la surface de la terre.
Il se pourrait que le devenir des hommes, fait d’injustice et de violence, ait moins de réalité que la mémoire des lieux, sculptée par l’eau et par le vent. Alors la sagui el Hamar est bien a source de l’histoire, pour ainsi dire contemporaine des origines. N’est-ce pas là ce que nous sommes venus chercher : le signe de l’origine ? »
« Nous avons pensés à la parole d’Ibn el Jalal qui assignait à l’homme, comme sa plus haute tâche, la perception dans cette vie d’une « vérité sans forme ». »
« Ça n’est pas par les armes que les maîtres soufis luttent contre le mal, c’est par la puissance de leur verbe, par l’exemple de leur pureté, par la force de leur sacrifice.
(…) Ce qui brille dans la Saguia el Hamra, ce ne sont pas les palais ni les mosquées. C’est la nudité et le silence admirables d’une vallée où, parce qu’il n’y a rien qui vienne troubler les sens, l’homme peut se sentir plus près de Dieu. »
« Ici, dans cette vallée où les étrangers disent qu’il n’y a rien, mais où il y a, au contraire, la plénitude de la pensée et l’infinité de l’amour. »
« La bénédiction que Sidi Ahmed el Aroussi a donné à son peuple ne peut être entamée par aucune puissance terrestre, il n’est pas de loi ni de monarque qui puisse la détruire. Elle est en cela semblable au désert : un langage éternel, une perfection sans temps, une vérité sans corps. »


A lire et à méditer tout l’épilogue qui est vraiment très beau.

Nathalie Château-Artaud


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Vanina Delobelle 14413 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines