Est félicité naturelle,
Insondable frémissement.
Je la célèbre, elle, la conscience ! 277
Suprême artisane de la Vie,
Pluie du nectar de la conscience,
Illimitée (même) dans les êtres limités,
Je célèbre celle qui délivre de la peur
des morts et des renaissances ! 278
(Le Soi) s'identifie d'abord au vide,
puis au corps.
Il atteint alors l'état de confusion, l'état d'esclave
qui engendre naissances et morts. 279
Le sage reçoit du maître de connaître son propre Soi,
Shiva, non-duel.
Délaissant l'état de sujet limité,
Il règne sur la citadelle de sa Forme propre. 280
Ici-même, sur terre, Shiva s'adonne aux cinq Actes.
Alors même qu'il est tout en tous,
Auteur de tous les actes,
Celui qui ne nourrit nul désir se met à désirer. 281
(Les cinq Actes - création, existence, résorption, voilement et révélation - sont accomplis aussi par l'individu ordinaire. Voir Au Coeur des tantras, p. 39-40)
Bien qu'il se délecte dans ces cinq Actes, il se révèle sans cesse.
Bien que le Soi de l'homme soit évident, il a pour essence la félicité de la conscience. 282
L'Apparence sans commencement ni fin du Seigneur
N'advient pas par l'apparition d'une pratique (spirituelle).
Bien au contraire, c'est l'apparence d'une pratique qui apparaît grâce au Seigneur ! 283
L'apparence d'une pratique (spirituelle)
est délimitation d'une forme (objective) du type "ceci".
Cette manifestation est donc discontinue.
Mon Apparence créatrice, (au contraire),
est ininterrompue. 284
L'Apparaître "Je" est Apparence
aussi bien de ce qui est "présent"
que de ce qui est "absent".
Il ne connaît donc aucune interruption. 285
Râmeshvar Jhâ, La Liberté de la conscience (Samvitsvâtantryam), Varanasi, 2003.