Le désir est une Puissance du Soi.
C'est par elle que s'accomplissent les être accomplis.
Pour l'adepte qui a reconnu son propre Soi,
tout est toujours (la manifestation de cette Puissance). 269
J'apparais spontanément , directement,
parfait sans fermer les yeux,
sans avoir à me tourner vers un autre,
établi en moi-même, sans effort, sans rituel. 270
Parce que j'ai abandonné
le karman mental et physique, ainsi que le désir de permanence,
je suis spontanément apparent en cet instant même,
sans être affecté par le corps ni le souffle. 271
Je me balance à chaque instant
entre les vagues incessantes du nectar de la félicité du Soi,
masse de conscience heureuse,
pareille à un ciel vide. 272
Celui qui demeure en soi - "je" -,
en son état naturel, son propre Soi :
pour celui-là il n'y aura nullepart ni jamais
apparence de séparation. 273
La souffrance, c'est l'apparence de séparation.
Le bonheur, c'est l'apparence de notre propre Soi.
Pour celui qui se contente de l'apparence de son propre Soi,
(même) l'apparence de séparation est cause de bonheur ! 274
Toi qui est présent dans le coeur de tous les vivants,
un, adorable, insondable royaume du bonheur ultime,
Seigneur, tu m'est toujours évident en tant que "je",
apparent car identique à la totalité de la manifestation. 275
Elle est abolument libre.
Elle se manifeste à chaque instant par elle-même.
Elle illumine ma Forme originelle.
Comble de félicité, elle ne naît ni ne meurt.
Elle seule existe, la Puissance,
inséparable de ma Forme ! 276
Râmeshvar Jhâ, La Liberté de la conscience (Samvitsvâtantryam), Varanasi, 2003.