10/18, 171 pages
Résumé:
À la suite d'un deuil, Gretel Ehrlich, scénariste à Hollywood, part à la recherche d'un lieu où abriter sa douleur. Ce sera le Wyoming. De cette existence au cœur d'une nature presque intacte, en compagnie de bergers et de cowboys auprès desquels elle va redonner un sens à sa vie, est née La Consolation des grands espaces. À la manière de Walden ou la Vie dans les bois de Thoreau ou de Pèlerinage à Tinker Creek d'Annie Dillard, cette peinture d'une Amérique insoupçonnée est aussi le récit d'une expérience essentielle, d'une renaissance bouleversante, vécue dans le souffle vivifiant d'espaces vierges où l'auteur découvre enfin le sentiment de faire partie d'un tout.
Mon opinion:
Après ma lecture d'Une année à la campagne de Sue Hubbell (que j'avais adoré), on m'a conseillé nombre de livres semblables dont celui-ci. Les deux livres ont en commun le rapport de l'homme à la nature et le changement de mode de vie de son auteur: le départ de la ville pour les grands espaces ou la campagne. Même si La consolation des grands espaces est intéressant et se lit très bien, ses mots ne m'ont pas autant touchée que ceux de Sue Hubbell. Le récit de Gretel Ehrlich c'est tout d'abord son histoire, son deuil, qui l'a amené à demeurer au Wyoming. Puis, à travers la description de la vie aride des grandes plaines de l'Ouest, c'est un pan de l'histoire américaine et de ses cowboys qu'elle nous offre, un panorama à travers un paysage plus grand que nature. Les pâturages y côtoient les sols arides et ingrats. Le livre parle beaucoup du rapport de l'homme à la nature, de la flore et de la faune de l'Ouest, de la vie dure des bergers et des cowboys qui doivent promener leur bétail sur des kilomètres, dans des conditions souvent difficiles ou précaires. Ce mode de vie est fascinant pour qui n'en connaît rien. Nous sommes très loin de la vie en ville où tout est à portée de main. Cette histoire me donne l'impression de revenir dans le temps, lorsque l'homme dépendait totalement de la Terre, des saisons, des cultures et des animaux.
Il me tarde maintenant de mettre la main sur d'autres volumes du genre, que je pense à Pete Fromm et son récit sur les Rocheuses, à Thoreau dans les bois ou à Annie Dillard à Tinker Creek. Malheureusement, ma bibliothèque ne les a pas...
Quelques extraits:
"Le Wyomig est un clochard: au lieu des belles granges spacieuses et des demeures victoriennes, on voit des casemates, des remises à ras du sol, des cabanes en rondins, des campements et des palissades - bouts de planches assemblés par miracle. Les gens d'ici sont fiers de vivre dans cet endroit austère qui évoque la légende de l'Ouest - et ils sont bien décidés à ne pas sacrifier leur avenir aux intérêts des compagnies minières."
"L'automne nous enseigne que tout accomplissement est aussi une mort; que la maturité est une forme de déliquescence. Les saules, à force de rester près de l'eau, commencent à rouiller. Les feuilles sont des verbes qui conjuguent les saisons."
Gretel Ehrlich fait allusion au livre Pionniers et Willa Cather au début de son récit. Je l'ai ajouté sur ma liste Challenge pour 2008 et j'ai bien hâte de le découvrir.