M. Sarkozy vante une France pionnière en écologie
Le président a suivi les conclusions souvent ambitieuses du Grenelle. Il a promis de renouveler l'exercice de la négociation à cinq (Etat, collectivités, ONG, syndicats, patronat) pour tous les grands projets publics, afin d'arbitrer en tenant compte de leur coût pour le climat et la biodiversité.
A la veille d'un conseil des ministres décentralisé à Strasbourg, le chef de l'Etat confie aux Dernières Nouvelles d'Alsace sa détermination à amplifier la réforme du marché du travail pour aller "chercher" la croissance si celle-ci n'était pas au rendez-vous. "La croissance, je ne l'attendrai pas, j'irai la chercher", déclare le président de la République dans une interview publiée jeudi dans les Dernières nouvelles d'Alsace.
Cherchez l’erreur…
Bossuet disait : « Dieu se rit de ceux qui déplorent les effets tout en continuant à en chérir les causes »…
Comment peut-on en effet déclarer vouloir aller chercher la croissance c’est-à-dire amplifier un modèle de développement productiviste et consumériste directement responsable de l’essentiel des maux de notre planète et, dans le même temps, déclarer se sentir concerné et vouloir œuvrer à corriger les effets de ce modèle économique et anthropologique de développement ?
On ne peut pas raisonnablement, sauf si l’on a rien compris à la logique propre du système dominant actuel. Sauf à vouloir faire rire Dieu…
Mon anti communisme primaire et salvateur me porte à considérer avec bienveillance l’argument selon lequel l’économie administrée peut provoquer des ravages écologiques aussi catastrophiques sinon pires que ceux inhérents au modèle de développement occidental…Je réponds à cette critique judicieuse que ce modèle centralisé, planificateur n’est plus que marginal à ce jour, et tant mieux.
Le pitre Sarkozy, comme la plupart des leaders occidentaux actuels adeptes de ce modèle progressiste et libre échangiste, productiviste et consumériste qui consacre le primat de l’économie et la recherche effrénée de points de croissance supplémentaire, quels qu’en soient le prix -notamment environnemental- sur toute autre considération, est donc devant une contradiction fondamentale.
Le propre de l’idéologie progressiste qui anime nos élites auto proclamée est justement de considérer que le génie de l’homme fournira toujours les solutions aux problèmes apparemment insolubles que produit à jet continu ce modèle anthropologique utilitariste ou l’homme est désormais au service de l’économie, simple variable d’ajustement que l’on déplace (le joli mot de délocalisation) au gré des intérêts supérieurs du capitalisme globalisé.
Tant que j’y pense, critiquer ce capitalisme globalisé et ravageur n’équivaut pas dans mon esprit, ceux qui me lisent de temps en temps le savent, à jeter icelui avec l’eau du bain. Le capitalisme reste un système de production pertinent et incontournable pour la production de biens et de services. Mais nous vivons aujourd’hui dans un monde entièrement gagné par ce modèle économique, une conversion anthropologique inédite. Marx, qu’il m’arrive de lire, tout anti communiste que je sois (je sais ça désarçonne facilement les âmes simples..) disait fort justement combien la Forme capital (Alain de Benoist) aboutit à la réification du monde, la chosification d’un monde (pour les victimes du niveaumontisme qui n’ont pu faire de latin au collège...)
Or, toute séduisante que soit cette idéologie du Progrès, cette religion même comme disait Marcel Gauchet, force est de constater que les solutions de nos modernes paraissent de moins en moins convaincantes, abstraction faite de la contradiction fondamentale constatée plus haut. Dire cela ne veut pas dire qu’il est souhaitable de remonter dans arbres ou d’organiser la décroissance. Dire cela c’est d’abord penser un nouveau modèle de développement, avant tout sur le plan anthropologique, domaine on l’a vu particulièrement colonisé par l’imaginaire utilitariste.
Dire cela c’est comprendre également que ce modèle de développement (démonie de l’économie, réification du monde, libre échangisme dogmatique avec sa façade vertueuse faite de religion des droits de l’homme et de démocratie libérale), avatar de l’impérialisme occidental pour le meilleur comme pour le pire et que se hâtent d’imiter des pays émergents à la démographie incontrôlée est simplement condamné. Et ma critique de l'impérialisme occidental s'arrète à l'ethnomasochisme, bien porté par nos modernes...
Repenser le développement est un vaste sujet…
Le terme de développement lui-même est sujet à caution dans mon esprit, tout empreint qu’il est de cet hubris, cette démesure, propre aux hommes et aux Titans, que détestaient les anciens, dans leur sagesse.
Je préfère des concepts comme approfondir, harmoniser, organiser les sociétés humaines. Repenser la place de l’homme, non plus au service de l’économie ou d’intérêts financiers prédateurs mais disposant de ceux-ci pour organiser son environnement humain et environnemental.
Repenser la place de l’homme dans une perspective plus large, cosmique, comme le faisaient nos ancêtres. L’ordre du monde, les cycles des saisons et du temps ; Hésiode et ses travaux, bref une vision non linéaire des choses.
Considérer la possibilité d’un Au delà, cesser de considérer notre planète comme simplement livrée à l’arraisonnement de l’homme. A sa démesure sans limite.
Ca y est, Hoplite est païen ! Peut-être, dans ma grande détestation des monothéismes, quels qu’ils soient (religieux ou profanes d’ailleurs).
Bon ça suffit pour aujourd’hui.
Bon we.