Une histoire de l’humanité, de la préhistoire à nos jours, en moins de cent pages. Le récit, drôle et décapant, décliné en aphorismes, de notre aliénation progressive, ou plutôt de nos aliénations.
A déguster à petites doses ou à avaler cul sec. De toute façon, à méditer… peut-être pour avoir le sentiment fugitif d’être moins (pris pour un) imbécile.
Un essai de Toulouse-la-rose, Du singe au songe, édité par Sens & Tonka 2007 - 10 euros
Avant d’être salarié, le travailleur était un esclave. Son maître se devait alors de le nourrir et de le loger, voire de le vêtir. Depuis qu'il n'est plus cet esclave, le travailleur se doit à son tour de se vêtir, de se nourrir et de se loger lui-même, ainsi que de faire le plein de sa bagnole écrasante ou de recharger son portable communicatif. Pour cela, à la place du fouet, le maître lui donne de l'argent. Si le maître ne lui donnait pas de l'argent, le travailleur ne travaillerait pas. On peut donc en conclure que le travailleur n'a pas besoin de travail, mais d'argent.
(...)
Quand on ne sait pas quoi faire de son "temps libre", il y a les loisirs, dont l'organisation est calquée sur celle du travail. À ce point que pour mettre en place ces loisirs, de plus en plus de chômeurs, licenciés pour cause de délocalisation inflexible, sont employés à cette tâche, Vous pensez d'une aubaine.
Le jour où tous les travailleurs s'amuseront en travaillant, c'est-à-dire quand tout le monde du travail sera embauché pour travailler aux loisirs, la boucle n'en sera pas bouclée pour autant, vous pouvez pour cela faire confiance à l'inépuisable imagination de l'homme. Peut-être même est-il déjà né le petit malin qui se demande ce que l'on pourrait bien faire pendant les temps morts.
Les morts : en voilà des salauds d'improductifs !
Trouvé chez Lignes de fuite
Un livre qui va certainement atterrir sur ma table de nuit...