“Oublier les difficultés de l’année passée”, c’est littéralement le but des bonenkai au Japon. Traditionnellement tenues fin décembre, ces fêtes qui sont presque toujours des nomikai(i.e. : fête pour boire), s’étendent de plus en plus sur tout le dernier mois de l’année au fur et à mesure que les réseaux sociaux des Japonais s’accroissent, En effet, jusqu’à la fin de l’année un Japonais va aller “oublier” une cinquantaine de semaines avec ses amis, ses collègues de golf pour monsieur ou de gym pour madame, ou tout autre groupe auquel il peut appartenir. Cela inclus bien sur en premier lieu l’entreprise, et plus elle sera grande plus le risque qu’il y ait plusieurs bonenkai rien que pour l’entreprise est grand (par la magie des hiérarchies matricielles).
Conséquence des conséquences, les trains ou autres espaces publicitaires se recouvrent de réclames vantant les vertus de tel sirop pour les lendemains de fêtes difficiles ou telle pilule miracle pour soulager l’estomac d’une mer de bière ou quelques tentacules de poulpe barbotent auprès d’un couple de foies d’anguille.
Kanpai !
Et peut-être est-ce parce que les citadins Tokyoites usent relativement peu de l’automobile ou bien qu’ils restent “courtois” tant que faire se peut sous l’effet de la boisson, mais l’alcool et le faire d’être ivre est beaucoup moins stigmatisé qu’en France. Du coup c’est moins la quantité d’alcool que contient un verre de bière, de vin ou de whisky qui intéressent ici que leur valeur calorique (ce qui fait l’objet de réelles campagnes de santé). On ne vend pas de “Croix-bleu” mais des recettes pour pouvoir boire la mousse sans prendre de la bedaine.
Il faut bien ça pour oublier toute une année de dur labeur et passer a la prochaine avec assez d’optimisme pour la célébrer dans la joie et la bonne humeur, Eh oui, il faut remettre ça en janvier pour les shinnenkai, et il n’y a que le nom qui change…