Commençons par rappeler les bases de ce qu’est Mirror’s Edge. Vous incarnez Faith, une jeune fille qui vit en tant que “Messager”. Les messagers ont, comme leur nom l’indique, pour rôle de transporter des messages de manière clandestine, alors que les nouvelles lois de la ville dans laquelle ils évoluent imposent une surveillance de chaque citoyen et une censure stricte, ce qui permet de maintenir un certain ordre par la force des choses. Les personnes opposées à ce régime sont donc obligées de passer par des messagers afin d’éviter la censure. Ceux-ci se déplacent donc d’immeuble en immeuble à travers la ville, à l’abri des regards et de la police, qu’ils fuient en permanence.
Mais quelque chose va mal tourner, puisque Kate, la soeur de Faith qui travaille justement dans la police, va être accusée malgré elle du meurtre du candidat à la mairie. Les choses vont rapidement s’emballer pour Faith, qui va non seulement devoir aider sa soeur innocente, mais également tirer toute cette histoire au clair, ce qui l’amènera à de nombreuses révélations.
Mais la vraie claque de Mirror’s Edge ne vient pas de son scénario, mais surtout de son gameplay extrêmement novateur. S’il s’agit au premier abord d’un FPS classique, Mirror’s Edge se démarque de toute la concurrence sur un point essentiel : le joueur ne devra presque jamais engager le combat, mais plutôt le fuir. La première raison, c’est qu’il faut bien reconnaître que l’utilisation des rares armes du jeu est un véritable calvaire, et qu’il est souvent bien plus payant d’aller se planquer plutôt que de chercher l’affrontement armé. Ensuite, les développeurs ont réfléchi intelligemment à cette facette du gameplay, et les rencontres avec les adversaires se transforment bien vite un jeu du chat et de la souris totalement excitant, bien plus que s’il avait simplement fallu les éliminer.
Malheureusement, Mirror’s Edge n’est pas exempt de points noirs, que ce soit dans son gameplay ou ailleurs. Outre le fait que le jeu soit très court, à savoir qu’il se finit en moins d’une dizaine d’heures, les développeurs ont tenté de rallonger sa durée de vie en lui donnant des allures de “die’n’retry”. À savoir que certains passages affreusement corsés vont succéder à d’autres phases plus calmes, et souvent nécessiter de s’y reprendre à plusieurs fois avant d’y arriver. Outre le côté frustrant de la démarche, on ne peut que regretter qu’ils n’aient pas préféré ajouter plus de phases de courses poursuites, bien plus grisantes et excitantes, plutôt que ces fusillades inégales et qui vont bloquer le joueur pendant un quart d’heure pour un passage de 40 secondes. L’autre gros défaut du jeu vient de ses graphismes. S’ils sont magnifiques et agréables dans l’absolu, on se rend vite compte qu’ils sont bien trop peu variés, et surtout trop… blancs ! Tous les bâtiments, tous les immeubles et tous les lieux que vous croiserez se pareront inlassablement d’un blanc/gris morne et terne, avec parfois quelques touches de couleurs allant du bleu au rouge en passant par le jaune, l’orange ou le vert. Mais ces passages colorés restent bien trop rares, et donnent souvent l’impression qu’on repasse toujours aux mêmes endroits.
En définitive, Mirror’s Edge est l’exemple typique du “jeu qui n’a pas rencontré son public”. Il regorge pourtant d’excellentes qualités, et passer à côté reviendrait tout simplement à se priver d’un des titres majeurs de cette année, voire de cette décennie, rien de plus, rien de moins. Et dans la mesure où Mirror’s Edge devait à la base être le pilier d’une trilogie, j’espère surtout que les faibles ventes du jeu ne démotiveront pas Electronic Arts de financer le développement des deux suites. Achetez, bordel de merde !