13 décembre 2008
Qu'ai-je donc fait ?
Il n'en finit pas de tirer sa révérence, Jean d'Ormesson. A croire que l'exercice le maintient en forme. Après «Au revoir et merci» (1966), «C'était bien» (2003) et «Odeur du temps» (2007), son nouveau testament s'appelle: «Qu'ai-je donc fait». De la part de cet inconditionnel de Chateaubriand, c'est une sorte de bilan d'outre-tombe.
Se raconter ainsi au passé composé, qui est le temps de l'accompli, voilà bien des manières d'Immortel. Dans l'ensemble, pourtant, l'académicien et ancien directeur du «Figaro» ne s'épargne guère.
Qu'a-t-il fait de sa vie si bien remplie? «Pas grand-chose.» Mais encore? «Rien, bien entendu.» Plus optimiste: «Il n'est pas exclu que la réponse soit: rien.» Et puis cela: «J'ai d'abord été un jeune con, j'ai changé: je suis devenu un vieux con.»
Sans doute mérite-t-il, comme Chateaubriand, le mot de Sainte-Beuve que citait Gracq: «Le chat lascif, qui veut qu'on le caresse maintenant à rebrousse-poil!»
N'importe. La stratégie de la coquetterie finit par être payante. Et même si l'on soupçonne du culot quand il affirme: «Le culte du moi m'a été étranger», même si l'on bâille un peu lorsque ce sceptique occupe ses méditations à «douter en Dieu», on n'échappe pas au sentiment de lire ici un homme qui a, surtout, d'abord, «essayé d'être libre» comme il l'a pu.
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