Le nouveau ministre de la Relance, Patrick Devedjian, avait fait part publiquement de son scepticisme concernant la prime à la casse. Pour quelles raisons s'opposer à cette mesure censée doper le secteur automobile?
Devedjian a surement en tête les expériences passées. Dans les années 90, la "balladurette" puis la "juppette" - ces primes à l'achat de voitures neuves - ont conduit l'industrie automobile dans le décor. Appliquée de février 1994 à juin 1995, la balladurette a commencé par gonfler les immatriculations de 26%. La juppette, elle, a représenté plus du tiers des ventes entre octobre 1995 et septembre 1996. Coût pour la collectivité: 1,3 milliard d'euros. Deux rapports parlementaires l'attestent: à terme, ces primes ont "eu des conséquences graves pour le marché automobile français".
Plus dure sera la chute
Selon l'étude signée, en décembre 1997, par l'ancien député socialiste Gérard Fuchs, "douze mois après la ruée liée à la fin de la juppette, la chute des ventes a même été jusqu'à atteindre quasiment 40%". Il ajoute: " Les primes ont tiré le parc automobile vers le bas de la gamme, c'est à dire vers les véhicules les moins rentables pour les constructeurs."
Le second rapport parlementaire est l'oeuvre de l'ex-sénateur UMP Serge Lepeltier. Ancien ministre de l'Ecologie, il constatait, en 2001, que "ces primes ont accéléré certains remplacements de voitures, suscitant une augmentation des ventes puis, après la fin des dispositifs, leur effondrement".
La "sarkozette" risque de ne pas être plus efficace que ses grandes soeurs.
Prime à la caisse française
Sauf changement de feuille de route, la sarkozette coûtera, selon les prévisions du gouvernement, 220 millions. D'ici à un an, 220 000 bagnoles de plus de dix ans ( sur un parc estimé à 10 millions) doivent donc