Dimanche soir, on en saura un peu plus sur les chances françaises de qualification en quart de finale de la Heineken Cup. Ne nous leurrons pas, les affaires tricolores sont mal engagées. Seul le Stade Toulousain parait disposer d'une vue dégagée sur les quarts. Les autres clubs naviguent entre résignation face à un échec quasi-consommé (Castres et Montauban), ambitions mises à mal (Perpignan et Biarritz) et avenir incertain (Paris et Clermont).
Tout n'est pas (encore) perdu pour Paris et Clermont. Mais la défaite concédée à domicile pour chacun des deux clubs n'a pas franchement facilité les affaires des Parisiens et, surtout, des Asémistes. On sent que le Stade Français a les moyens de s'imposer chez les Harlequins qui ont bénéficié au Stade de France d'une performance indigne du niveau habiltuel des roses et bleus. Côté Clermont, il faut bien avouer qu'on est un tantinet plus circonspect. Car le groupe dans lequel évoluent les jaunards est particulièrement relevée : il faudra battre le Munster ou Sale, voire les deux, pour espérer sortir de la "poule de la mort". Pas forcément impossible, mais les hommes de Vern Cotter devront être plus efficaces sur leurs temps forts. Le moindre oubli de points en route pourrait être fatal, en particulier au Munster qui sait parfaitement profiter de la moindre miette d'occasion pour scorer.
En cas de victoire à Thomond Park (où, rappelons-le, le Munster n'a jamais perdu en H Cup), Clermont pourrait entrevoir la suite de la compétition avec un brin d'optimisme. L'état d'esprit des jaunards est exemplaire, en particulier chez les "jeunes" qui ont su saisir leur chance la semaine passée et qui auront à coeur de réitérer. Toujours impressionnant d'efficacité, le Munster n'affiche cependant pas la même superbe que l'an passé. Pourquoi ne pas tenter le coup ?
Si coup il y a à Perpignan, c'est plutot sur la tête : la confirmation de la suspension de Marius Tincu et la lourde défaite à Leicester n'ont pas franchement éclairé la semaine des sang-et-or. Mais l'arrivée de Daniel Carter, l'ouvreur des Blacks, a provoqué un regain d'enthousiasme dans les rangs catalans. Le jeune prodige sera aligné face aux Tigers. Nul doute qu'une belle victoire serait de nature à raviver la flamme. Ce qui est sûr, c'est qu'il y aura un gros combat devant. Et le combat, ça n'est pas pour déplaire aux coéquipiers de Nicolas Mas. Incontestablement, cette rencontre est l'affiche du week-end.
Autre revanchard, le Stade Français. Les Harlenquins avaient gâché la fête au Stade de France en l'emportant 15 à 10. Les hommes du président Guazzini voudront leur rendre la monnaie de leur pièce au Stoop Stadium, situé à quelques encâblures d'un autre terrain qu'on espère voir souffrir dans quelques mois, celui de Twickenham. En attendant, la victoire est impérative pour le Stade Français s'il veut conserver quelques chances d'accéder aux quarts...
Biarritz n'est, quant à lui, pas tout à fait éliminé. Ses chances de qualifications sont faibles, et elles passent par un sans faute. A commencer samedi par son match contre Cardiff. En espérant pour le BO que le corps arbitral se montrera plus impartial à son égard qu'au match aller. Les buteurs biarrots sont priés de claquer des drops bien nets cette fois-ci...
On finira cette présentation par la rencontre Newport - Toulouse. Sur le papier, les rouge-et-noir sont sans conteste au dessus de leurs adversaires. Mais on sait combien les matches en terres Celtes et Britanniques sont parfois pleins de surprises pour les conquérants du continent. Faisons confiance à Guy Novès pour rappeler à ses joueurs quelques mésaventures européennes subies par leurs prédécesseurs (remember Ebbw Vale...).
On aura donc
de quoi se régaler ce week-end : de la sueur, du suspens, du
combat, et peut-être quelques bonnes surprises...