Alors que les morts se comptent par centaines dans le pays dirigé par Robert Mugabe, l’Afrique du Sud voisine est elle aussi touchée par l’épidémie de choléra partie du Zimbabwe, qui s’est déclarée en août, et qui prend des proportions dramatiques. Selon l’Organisation mondiale de la santé, elle touche aujourd’hui la plupart des régions du pays. Plus de 11 700 cas et 473 morts ont à l’heure actuelle été enregistrés.
Mais le bilan est probablement beaucoup plus lourd, de nombreux décès ayant lieu en dehors du système médical. Pour ne rien arranger, la plupart des quartiers de la capitale, Harare, sont privés d’eau courante depuis dimanche, en raison, selon le journal gouvernemental The Herald, du manque de produits chimiques pour en assurer le traitement.
L’épidémie déborde maintenant dans les pays voisins, avec des cas diagnostiqués au Botswana et en Afrique du Sud. Les autorités cherchent encore à minorer la catastrophe : «La situation est sous contrôle de ce côté de la frontière ! », a ainsi declare le docteur Nkadige, responsable du ministère sud-africain de la santé dans la province du Limpopo. « Il n’y a pas d’épidémie de choléra ici, affirme-t-il. Nous subissons seulement les effets de la crise zimbabwéenne.»
Sur le terrain, on ne partage pas le même diagnostic : en effet, les milliers de migrants illégaux ont porté le bacille en terre sud-africaine, et la majorité des cas qui se déclarent ces jours-ci n’ont jamais mis les pieds au Zimbabwe. Les conditions d’hygiène, le manqué d’infrastructures d’accès à une eau traitée font craindre le pire.