Pour faire simple : dès que Sarkozy pense blanc, Bayrou voit systématiquement une autre couleur et souvent même alors ... le noir.
Les conséquences du positionnement de François Bayrou sont simples.
Individuellement, il fait le pari du rejet à terme du "style Sarkozy" et s'inscrit donc à l'opposé pour tenter de capitaliser alors ce franc rejet.
C'est risqué mais efficace. L'opinion publique moderne avance par des coups radicaux de balanciers. S'il y a rejet, l'opinion ira alors à son anti-thèse.
Collectivement, à force de critiquer la majorité présidentielle le fossé se creuse et faire disparaître une partie importante des ex-soutiens UDF.
La recomposition du paysage politique est bien en cours.
Le choix de "l'ancrage humaniste" est judicieux car il devance le retour en force de la donnée humaine face à la crise qui broie.
Dans quelques mois, François Bayrou aura effectué la moitié de son "parcours d'attente". Il a manifestement gagné en distance et en profondeur d'analyses.
Il apparaît plus serein et détaché des petites contingences ; bref, il se présidentialise progressivement.