Barack Obama face à une situation d'urgence

L'échec du plan de sauvegarde l'industrie automobile est lourd de significations sur une ambiance qui change. Au départ, les trois grands groupes (General Motors, Chrysler et Ford) demandaient 34 milliards de dollars. Puis ils ont demandé 14 milliards de dollars pour tenir jusqu'à la "fin mars 2009", le temps de bâtir un plan avec la nouvelle administration de Barack Obama. Mais cette nuit le Sénat n'a pu trouver un accord. Mitch McConnell a mené la fronde en indiquant "nous ne pouvons rien faire pour les sauver du dilemne où ils se sont mis eux-mêmes". Dans les heures qui ont suivi, les grands groupes ont fait monter les menaces. Cette situation est intéressante car elle montre un retournement face aux aides publiques massives. Le succès du marché n'est-il pas d'abord de mener un chantage à l'emploi pour obtenir tout ce qu'il souhaite dans des conditions de forte opacité alors même que des secteurs moins structurés doivent affronter une crise au moins aussi grave ? Le plan d'aide aux banques suscitera de nombreuses études avec le temps. Il n'est pas sûr que ces études ne soient pas très sévères à l'endroit de mesures adoptées au motif de "sauvegarder l'épargne des ménages" et en effaçant de fait toute responsabilité des dirigeants. Mitch McConnell a eu le courage de défendre une catégorie moyenne (PME et classes moyennes) qui doit affronter des épreuves redoutables sans compter sur l'aide publique à bourses déployées.