Livre : L'Autobiographie de Malcolm X

Publié le 11 décembre 2008 par Bababe

L’Autobiographie de Malcolm X,  élu par le Times comme étant l'un des 10 essais les plus importants du 20e siècle.

"En général, les (auto)biographies sur les grands hommes tendent un peu à les mythifier, (...) Grâce à l’honnêteté de Malcolm X et au talent d’Alex Haley, celle-ci échappe à ce piège: Malcolm garde une dimension humaine, malgré son destin exceptionnel. Il reste humain car on le découvre dans toutes ses contradictions, dans toutes ses imperfections, dans tous ses errements."


 

"Ce livre est extrêmement important parce qu’il a une très grande dimension humaine. C’est un des livres qui m’a le plus touché, et surtout le plus influencé.

En général, les (auto)biographies sur les grands hommes tendent un peu à les mythifier, et se transforment presque tous en un parfait exercice de storytelling.

Grâce à l’honnêteté de Malcolm X et au talent d’Alex Haley, celle-ci échappe à ce piège: Malcolm garde une dimension humaine, malgré son destin exceptionnel.

Il reste humain car on le découvre dans toutes ses contradictions, dans toutes ses imperfections, dans tous ses errements.

On voit un Malcolm qui à ses débuts adhère à certaines thèses de la NOI qui sont indubitablement farfelues et même carrément racistes. Et on voit ensuite comment Malcolm, peu à peu, s’éloigne de ce racisme, de cette haine, de cette “démonologie” du Blanc, de ce crypto-antisémitisme, pour construire un discours profondément humaniste même s’il reste évidemment intransigeant sur les droits des Afro-Américains.

J’irai même plus loin: on voit que la NOI elle-même, malgré ses limites au niveau du fond, a joué un rôle essentiel pour le réveil de la conscience Afro-américaine, car Malcolm X n’aurait jamais vu le jour sans Elijah Muhamad et la NOI, Martin Lurther King n’aurait jamais eu autant de résonance chez les Blancs progressistes sans avoir de l’autre côté la pression d’un leader alternatif plus rugueux (Malcolm le disait d’ailleurs très clairement: Je représente le coté obscur pour forcer l’Amérique à tendre la main à des gens comme MLK).

Tout en reconnaissant qu’elle était “réelle et puissante”, Obama, dans son discours actuellement célèbre de mars dernier sur la race (”A more perfect Union”), disait ceci à propos de la colère historique des Noirs:

“Cette colère n’est pas toujours productive. […] Elle empêche aux Afro-américains de forger les alliances nécessaires pour le changement.”

C’est ainsi que grâce à un discours plus unificateur que celui de MX, et moins frontal, symboliquement proche du discours de MLK, Obama a pu forger cette alliance stratégique et victorieuse avec les Latinos, les Juifs, et les (jeunes) Blancs. (BM)

Iphri net

***Lire la critique complète et des extraits du livre de  Malcolm X et Alex Haley sur Iphri net