LEMONDE.FR | 11.12.08 ©
En mai dernier, quand Jean-Charles Marchiani fut – enfin - incarcéré pour purger la peine de prison – 3 ans - dont il a écopé pour des faits de corruption, Nicolas Sarkozy, assiégé par les «soutiens» de Marchiani, disait «hésiter»… Il n’aura pas tergiversé trop longtemps : 6 mois !
Vous direz que 6 mois, c’est forcément toujours trop long pour celui qui purge sa peine, je vous le concède, quand bien même la prison «vieille pie» serait-elle très certainement plus «dorée» que les cellules des droits communs.
Mais c’est précisément là que le bât blesse : Nicolas Sarkozy prétend récompenser une poignée de détenus «méritants» - sur quels critères ? réellement objectifs et non le pur favoritisme – mais laisse croupir en prison des personnes dont ce n’est à l’évidence pas la place : malades en fin de vie, malades mentaux – qui s’avèrent parfois très dangereux pour leurs co-détenus, etc…
Sans oublier Jean-Marc Rouillan remis en prison après des déclarations en réponse à une interview «piégeuse» de l’Express. Est-il aujourd’hui aussi dangereux qu’à l’époque des dérives sanglantes «d’Action directe» ? Je ne le pense pas. Il me semble plutôt que l’on cherche à lui faire payer son ralliement au NPA de Besancenot… Ce qui ne m’avait pas empêchée à l’époque de considérer que cet adhérant très particulier était pour le moins… encombrant !
Au surplus, on lui reproche d’avoir quand il était préfet, décoré de l’Ordre national du mérite Arcady Gaydamak - un de ces vendeurs d’armes – qu’un rapport de la DGSE fourni au procès présente comme un financier de la mafia russe…
Je constate que sur tous les sujets, Sarkozy et l’UMP, n’ont plus aucun scrupule ni «retenue» d’aucune sorte… On le voit bien en matière économique et sociale, avec les deux amendements de Philippe Marini : l’un accordant la déductibilité fiscale de leurs pertes aux boursicoteurs malheureux, l’autre supprimant la demi-part supplémentaire des parents isolés à partir du moment où plus aucun enfant ne réside sous leur toit.
Vous y ajoutez «l’amendement surprise» de Christine Lagarde demandant des millions supplémentaires pour Dexia… La coupe est plus que pleine ! Mais ils foncent comme des taureaux furieux, ne prenant même plus la peine de cacher ce qu’ils sont : les très zélés petits larbins des multinationales et de la richissime «hyper-bourgeoisie».
Le temps des scrupules – s’ils en ont jamais eus ! - est derrière eux : place désormais à celui des «copains et coquins»…