Le Clézio et la culture pour tous

Publié le 11 décembre 2008 par Didier54 @Partages
Déniché une interview de Le Clézio réalisée avant la remise de son prix au Nobel de Littérature 2008. Où il est notamment dit ceci :
« Que la littérature soit le luxe d'une classe dominante, qu'elle se nourrisse d'idées et d'images étrangères au plus grand nombre, cela est à l'origine du malaise que chacun de nous éprouve (lecteurs, écrivains). L'on pourrait être tenté de porter cette parole à ceux qui en sont exclus, les inviter généreusement au banquet de la culture. Pourquoi est-ce si difficile ? Les peuples sans écriture sont parvenus à inventer une communication totale, au moyen des chants et des mythes. Pourquoi est-ce devenu, aujourd'hui, impossible dans notre société industrialisée ? Faut-il réinventer la culture ? Elle est notre bien commun, à toute l'humanité. Mais il faudrait que les mêmes moyens soient donnés à chacun d'accéder à la culture. Pour cela, le livre, est, dans tout son archaïsme, l'outil idéal. Il est pratique, maniable, économique. Il ne demande aucune prouesse technologique particulière et peut se conserver sous tous les climats. »

«
Que dans ce troisième millénaire, sur notre terre commune, aucun enfant, quel que soit son sexe, sa langue ou sa religion, ne soit abandonné à la faim ou à l'ignorance, laissé à l'écart du festin. La littérature, c'est favoriser quelque chose qui est absolument indispensable, qui est l'interculturalité. Il ne doit pas y avoir de culture dominante. Il y a beaucoup de cultures dans le monde, réduites au silence. Je suis un peu un militant de l'interculturel. »
« Pourquoi écrit-on ? Si l'on écrit, cela veut dire que l'on n'agit pas, que l'on se sent en difficulté devant la réalité, que l'on choisit un autre moyen de réaction, une distance, un temps de réflexion. Au point de départ de tout cela, pour moi, il y a la guerre. Un contexte où l'on avait le désir de s'enfuir, donc de rêver et d'écrire ses rêves. »
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