Le débat sur la réforme de la télévision publique semble passionner les groupes politiques, mais nos concitoyens s’en moquent complètement. Une preuve de plus du décalage qui existe entre le milieu politico-médiatique et la vie réelle.
Les Français ne veulent pas d’une augmentation de la redevance, pourtant plus modérée chez nous que dans les autres pays européens ; ils sont par ailleurs satisfaits de voir les programmes s’alléger de la publicité qui hache films et émissions. Pour le reste, il y a longtemps qu’ils ont assimilé la réalité des liens entre le pouvoir et la nomination des responsables de services publics. Il n’y a pas pour eux scandale en la matière et l’hypocrisie d’un CSA souverain ne faisait pas illusion. Rien de moins démocratique d’ailleurs, que ces machins qui régentent en dehors de toute élection populaire.
Mais nos concitoyens espèrent, en revanche, que France télévision puisse leur offrir une alternative heureuse au matraquage commercial des chaînes privées.
Entendre évoquer un retour à l’ORTF, est à mourir de rire. La télévision de 2008 n’a plus rien à voir avec celle de Desgraupes. La multiplicité des chaînes plus ou moins confidentielles ou spécialisées, a complètement changé les comportements des consommateurs de petit écran : ça zappe à donf.La question de la pérennité d’un financement suffisant pour France télévision demeure importante. A ce titre, la taxe prévue sur les opérateurs téléphoniques et le Net semble répondre à l’évolution économique favorable de ces secteurs. On peut convenir que ce type de recettes est sans doute plus solide qu’une publicité qui ne saurait échapper à la dureté de la crise économique. Les promoteurs de la réforme ont eu le nez assez creux !
Le PS, le PCF et les Verts font tout pour faire durer les débats afin, disent-ils, de gagner la bataille de l’opinion : ils peuvent rêver, mais cette bataille est perdue! Il ne faudrait pas qu’une obstruction acharnée, réussisse le tour de force de priver France télévision de ces nouvelles recettes beaucoup plus solides que les anciennes, à défaut de convaincre. Il est assez paradoxale de constater d’ailleurs, que ce projet de loi qui reprend des dispositions qui ont été défendues par le Parti socialiste pendant longtemps, ne connaisse qu’une obstruction de pure forme. La question de la nomination du PDG n’est en effet qu’un prétexte. L’Assemblée Nationale devra confirmer cette désignation après un avis, par ailleurs conforme, du CSA. Enfin, il faudra compter avec les alternances politiques … A moins que l’opposition n’y croit plus. Les Français eux ne recherchent qu’une seule chose : la meilleure télévision possible pour le moins cher possible. On peut les comprendre.
Enfin, pour terminer sur une note sanitaire et plaisante ? La suppression des coupures pub, si elle peut représenter une certaine gêne pour les prostatiques, sera très bénéfique aux obèses se ruant sur les calories des entractes.
Réforme de l’audiovisuel : opposition et majorité campent sur leurs positions
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