Jour 9 : Exposition Cinémage - AKI ONDA

Publié le 10 décembre 2008 par Reyep
Aujourd'hui j'ai décidé de vous parler en ce lieu d'une soirée particulière qui s'est déroulée le jeudi 4 décembre à la fondation Cartier, lieu loin d'être délabré si il en est.
J'arrive donc, accompagné de mon cher acolyte amateur de noise qui dixit certaines personnes "fait super mal à la tête quand même" et d'un vil concurrent d'un autre site, sur les coups de 20h30 devant la salle qui accueille donc l'exposition CINEMAGE... Exposition proposant la diffusion des clichés du guitariste photographe AKI ONDA, accompagné de Jean-François Pauvros et Noël Akchoté. Déjà première constatation: "C'est pas cher" 4,50€ pour l'étudiant que je suis, ça fait toujours plaisir, et la surprise ne s'arrête pas là. Une fois le billet pris, on arrive dans une petite salle munie d'un écran de cinéma, et l'on nous donne... Un pouf pour nous asseoir. Bref la classe et c'est en position allongée que les diapositives commencent à défiler dans le noir.
Les images sont puissantes. Tout d'abord, une première série de diapositives d'une résidence d'habitation japonaise, à différentes heures de la journée... Chose bizarre, aucun habitant, sur toutes les images. La nuit tombe et les habitations vivent. La lumière s'éclatent, s'étirent dans de longs filaments fluorescent desquels on décèle une âme. Derrière Jean-François Pauvros s'active, s'agite, les notes se font violentes, stridentes, talors qu'au début tout n'était que lourdeur dans le son. Pesant. La première série de diapositive prend fin... Les graves emplissent la pièce de vibration tandis que Noël Akchoté s'installe à ses cotés.
Une femme. A demi nu. Sous plusieurs angles. Des formes autours. Une parodie d'accouplement. Toujours la même musique lancinante derrière. Puis retour aux habitations. Fixation maintenant sur la nature. Décalage complet, visages différents, de différents pays, que l'on devine malgré le gris, japonais, blanc ou noir. Poisson au bord de l'eau, pancarte défigurée par ceux-ci et l'usure, puis là... Flash. Augmentation du rythme quand vient la couleur. Pendant ce temps les notes explosent tandis que Pauvros, munis désormais d'un archer se démène sur sa guitare tandis qu'AKchoté lui fait grincer son instrument par de rapides aller retour de médiator. Un banc de poisson rouge, surement dans un aquarium... Comme pour mieux montrer l'entassement des poissons par l'homme dans un lieux clôt. Comme si celui-ci se permettait de vouloir contrôler la nature? Puis retour sur l'homme. Ou plutôt sur la femme. Brutal, seule, accompagnée d'une lancinante musique.
L'homme, qui se parque lui-même, qui parque les autres, qui s'entasse dans des immeubles pour mieux se souder, pour agrandir une communauté, et qui au final, est seul, sans véritable vie. Et tel un marionnettiste, celui-ci donne la vie à ce qui l'entoure, à ce qu'il construit. Telle est la conclusion que l'on pourrait retirer d'un tel spectacle. Notion du temps totalement abstraite, laissée entre l'objectif d'AKI ONDA et le talent des deux guitaristes. Au final un concept étonnant, pour un résultat émotionnel extrêmement fort.
Texte : FoX