Présentation de l’éditeur :
Une personne à la recherche d’une arme pour se suicider, décide finalement de s’en prendre à la société. A travers son personnage, l’auteur décrit sa vision de l’Amérique de Georges Bush Jr.
"J’ai rejoint une ancienne fraternité. J’ai tué un homme. Avec mon intelligence, mon savoir, mon courage, et de mes propres mains j’ai tué un homme. Je n’ai pas appuyé sur un bouton ou arrosé de balles impersonnelles une zone, non, j’ai, tout seul, serré les dents et affronté le problème et j’ai tué personnellement un homme. Je ne l’ai pas abattu, et je ne l’ai pas éliminé, je ne l’ai pas effacé, je l’ai tout simplement tué."
C’est l’histoire d’un homme qui voulait juste en finir, s’acheter une arme et se tirer une balle dans la tête. Mais voilà que l’armurier lui demande d’attendre quelques jours. Quelques jours, c’est long quand on est au bout du rouleau. Alors il reconsidère son projet. N’a-t-il pas mieux à faire ?
C’est l’histoire d’un démon dans l’Amérique d’aujourd’hui, un démon ordinaire qui refuse de mourir.
Un Selby plus drôle qu’habituellement ; à prendre au second voire troisième degré ! Je ne pense pas que ça soit un livre à prendre très au sérieux. C’est peut-être là où le bas blesse, c’est un livre plein d’humour, léger malgré un sujet grave et polémique, ce n’est pas un livre « apnéique », étouffant, qui nous laisse groggy, comme on a l’habitude chez cet écrivain. Ce n’est certes pas un grand Selby mais il se laisse tout de même lire. Une bonne critique de l’Amérique et du capitalisme, mais cela reste naïf et déjà dit.
« La mort est toujours soudaine, même si vous l’avez longtemps attendue. », correspondance personnelle.
«[…] C’est ça qui est beau dans le fait d’avoir une famille. Une femme à gifler, des gamins à punir et fouetter. On dirait que la seule raison pour laquelle les gens se marient c’est pour avoir quelqu’un à maltraiter en privé, à l’abri des regards. Surtout ces chrétiens ! Mince alors, ce qu’ils aiment punir. Flanquer des coups de fouet ! Ouais, faisons la fête. Oubliez pas d’emmener les gosses […]» p.39
«[…] Je devrais pouvoir entrer dans un McDo et jouer à la roulette russe avec les hamburgers. Ça vient peut-être de là l’attirance pour les fast-foods, l’excitation, la montée d’adrénaline parce qu’on sait pas si c’est le dernier repas […]» p.41
« Qui ne pense qu’à jouer finira fauché. » p.87
«[…] Je crois que personne grandit vraiment. Le monde est une vaste cour de récréation et tout le monde la ramène. Tuer pour l’amour de tuer… tuer pour l’amour de Kali… Me demande ce qu’ils font maintenant qu’ils peuvent plus tuer de rouges bon sang ? Ai vraiment de la peine pour ces pauvres chrétiens. Bien sûr ils peuvent encore tuer des pédés et des féministes bon sang. Ouais… mais c’est pas très à la mode, et certainement pas politiquement correct. Crois que l’important pour eux c’est qu’ils aient quelqu’un à haïr et à tuer. C’était tellement plus facile quand ils pouvaient tout mettre sur le dos des communistes. […]» p.216-217
«[…] Vont bien finir par crever un jour ou l’autre de toute façon, autant que ça soit tout de suite. Après tout, vous êtes déjà à l’hosto. Autant profiter du déplacement. […]» p.241-242
«[…] Tambours, fumée, cris, pigeons, télétype, radio, tout ça, on n’est pas mieux lotis que quand on cognait deux bâtons l’un contre l’autre. On peut recevoir et envoyer l’information presque instantanément mais ça n’empêche pas le massacre. Alors à quoi ça sert ??? se faire plus d’argent ? L’information nous sort par le trou du cul et on peut toujours pas communiquer. […]» p. 244
Editions 10-18 / Domaine étranger - 248 pages
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