La course à l'échéancelotte

Publié le 10 décembre 2008 par Chroneric

C'est une véritable envolée de moineaux à laquelle on assiste depuis quelques temps. Après le départ de Jean-Luc Mélenchon du Parti socialiste pour créer le Parti de gauche, voilà Robert Hue qui se dirige tout doucement vers la sortie en créant l'association "Le nouvel espace progressiste" (NEP) qui deviendra à terme un parti politique. Et puis, à droite, il y a Xavier Bertrand qui devient le nouveau patron de l'UMP pour nettoyer le plancher de Patrick Devedjian, fraîchement nommé Ministre de la relance (disons le tout net, une marionnette). Le nommer Ministre, c'est ni plus ni moins l'écarter des prétendants au trône pour laisser l'ambitieux Ministre du travail se placer comme candidat à la candidature. Je ne sais pas quel coup a fait Patrick à Nicolas mais il le paye cher. Et puis, il y a la nouvelle tête de Lutte ouvrière avec le remplacement de Arlette Laguiller.

Ca ressemble au mercato, ça a la médiatisation du mercato mais ce n'est pas du mercato : c'est seulement une redistribution de la carte politique en vue des échéances présidentielles. Car, tout ça n'a qu'un but, c'est de se positionner comme candidat à l'élection de 2012. Oui, ils y pensent déjà, j'ai même envie de dire qu'ils n'ont pas arrêté d'y penser sitôt l'élection de Nicolas Sarkozy officialisée. Comme ils ne pourront pas tous se présenter au nom d'un seul parti, ils préfèrent jouer les dissidents, à l'instar de Ségolène Royal, de jouer la nouveauté partisane, comme Robert Hue ou Jean-Luc Mélanchon, ou de distribuer les rôles comme à l'UMP. Et puis, il ne faut pas oublier le facteur le plus célèbre de France, si tant est qu'il ait encore le temps de distribuer le courrier.

La place la plus convoitée de France fait toujours l'objet de remue ménage. C'est plus fort qu'eux, ça les excite. Les girouettes s'agitent et les peaux de banane sont expédiées. L'idée aussi qu'il y aura moins de publicités sur France Télévisions et donc plus de place pour les temps de paroles leur laisse entrevoir une occupation médiatique jusqu'à plus soif. Comme je le dis et je le répète, les problèmes des Français passent largement en second plan, voire même en troisième. La pauvreté, le manque de pouvoir d'achat, le manque de logement, c'est le gagne-pain des politiques, leur fond de commerce. Enlever tout ça, à quoi servent-ils ? Ils n'ont donc pas intérêt à ce que les solutions soient trouvées. Mais je m'égare.

Ils se préparent donc tous à 2012. On pourrait presque faire une esquisse de liste de candidats. En partant de l'extrême droite vers l'extrême gauche, on a Marine Le Pen (en froid avec son ami Carl), Philippe de Villiers, Xavier Bertrand (à moins que le petit Nicolas…), François Bayrou, Ségolène Royal, Martine Aubry, Marie-Georges Buffet, Robert Hue, Nathalie Arthaud et Olivier Besancenot. Voilà pour les principaux. Il y aura sans doute Corinne Lepage et Christine Taubira. Bon ça ne fait que 12, mais je ne connais pas les "petits" candidats de Chasse et pêche ou d'autres partis folkloriques. De toute façon, il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus (sans mauvais jeu de mots), même qu'un seul élu. Tout ça me fait penser aux déménagements que connaissent certains animaux du zoo de Vincennes qui va fermer pour rénovation. On dispatche de ci de là les pensionnaires du zoo.

Et pour parfaire le jeu des chaises musicales, un remaniement gouvernemental va être opéré début 2009 : départ de Rachida Dati (en congé maternité mais il est peu probable qu'elle revienne), arrivée de Claude Allègre (de plus en plus pressenti), changement de poste de Brice Hortefeux, entre autres. Il y a toujours des surprises.

Par contre, on a du mal à décoller Robert Mugabe de son siège, je crois qu'il va falloir une intervention des GI : un dictateur persiste…