N’en déplaise à mes petits collègues de sexe masculin, il n’y a pas que le cul dans la vie ! Eh non, il y a l’amitié, l’amour, le boulot, le métro et la mort aussi. La mort qui survient là où on ne l’attendait pas et qui fait mal sur le coup, ou petit à petit. Tout ça, c’est un peu l’histoire de Caos Calmo, le film d’Antonello Grimaldi (en salles aujourd’hui) qui met en vedette le brillant acteur-réal Nanni Moretti.
La mort et l’attente
Le pitch : Pietro voit sa vie bouleversée par la mort soudaine de sa femme Lara et se retrouve seul avec sa fille de 10 ans, Claudia. Le jour de la rentrée, il la conduit à l’école et décide finalement de l’attendre toute la journée. Idem le lendemain, le surlendemain et les jours qui suivent. Pietro attend de ressentir un peu de douleur tout en observant le monde, ce "Chaos calme" qui l’entoure et qui l’habite. Là, on pourrait croire que c’est histoire d’un mec qui attend, mais pas tout à fait. C’est surtout l’histoire d’un mec qui doit faire son deuil et qui se sent juste vide, inerte, insensible. Du coup, il jongle entre ses obligations professionnelles avec un trio de collègues parfaitement interprétés par les Français Charles Berling, Hippolyte Girardot et Denis Podalydès et son envie de faire une pause et de se poser sur cette petite place animée face à l’école de sa fille.
Retour à la vie
Adapté du best-seller Chaos calme de Sandro Veronesi, Caos Calmo surprend franchement. Le pitch pourrait surtout annoncer un film prise de tête, une énième évocation du deuil et de l’absence, mais c’est beaucoup plus subtil. C’est parfois drôle, touchant et parfaitement rythmé avec une première séquence haletante et ensuite un enchaînement de pleins et de déliés. La scène paroxysmique est une scène d’amour particulièrement explicite entre Nanni Moretti et une actrice qui est tout sauf une actrice de X. Ladite scène a d’ailleurs suscité une énorme polémique au moment de la sortie du film en Italie et pourtant, elle marque pour le héros, un vrai retour à la vie. Du coup c'est ironique, mais s'il n'y a pas que le cul dans la vie, c'est pourtant ce qui rallume le feu chez le personnage incarné par Nanni Moretti. C’est beau au final et servi par une ribambelle d’acteurs tous plus justes les uns que les autres. Et il y a en prime, dans la scène finale, l’apparition inattendue d’un très Grand, dont on taira le nom…
Black Mamba