L'Elysée reproche à la jeune ministre née à Dakar de manquer de sens collectif, d'avoir pris la grosse tête en étant devenue ministre à 31 ans. On estime qu'elle a commis une grave erreur de jugement sur l'importance de l'Europe et du Parlement européen, où elle aurait pu s'imposer bien plus qu'au Palais-Bourbon. "Cela prouve qu'elle n'a pas de sens politique", entendait-on mardi matin à l'Elysée, qui exclut désormais de la nommer en remplacement de M. Jouyet.Nicolas Sarkozy n'appréciera pas non plus le report du débat sur la généralisation du travail le dimanche , officiellement à cause du retard pris par une autre "réforme", celle de l'audiovisuel public en discussion houleuse à l'Assemblée Nationale.
Dans ces conditions, le candidat le plus probable est le député de l'Eure, Bruno Le Maire, 39 ans, normalien et énarque, ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin et germaniste. Nicolas Sarkozy compte rendre public son choix, vendredi 12 décembre, à l'issue du Conseil européen de Bruxelles (source).
L'examen du projet de loi sur l'extension du travail dominical n'aura pas lieu… du moins pas en 2008. Le débat sur cette mesure, qui suscite une levée de boucliers dans la majorité, devait commencer jeudi à l'Assemblée mais Roger Karoutchi, le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, a annoncé mardi son report. Officiellement, cette modification de l'agenda parlementaire est due au retard pris dans le débat sur l'audiovisuel public qui traîne en longueur du fait de la guerre d'amendements à laquelle se livre l'opposition. Les députés en étaient lundi soir à l'article 18 du projet de loi sur l'audiovisuel public, le texte en compte 56 (source).Nicolas Sarkozy sera très mécontent de l'attitude du Nouveau Centre, qui a menacé de voter contre la réforme de l'audiovisuel public "s'il n'y a pas d'évolution sur le financement". Une vraie fronde, mardi 9 décembre...
Nicolas Sarkozy appréciera moyennement la stagnation, voire le recul de sa popularité dans les sondages. l'Ifop le crédite de 55% de mécontents de son action, quand LH2 l'évalue à 49%.
Nicolas Sarkozy n'appréciera pas enfin que l'on doute de sa bonne foi: quelques jours après l'annonce de son plan de relance de 26 milliards d'euros, soit 1,3% du PIB national, différents commentateurs ont revu à la baisse la véritable portée du plan : la fondation Terra Nova a ainsi publié une analyse du plan. Elle chiffre à 0,4% du PIB et 10 milliards d'euros l'effort véritable. Les seules mesures de relance de la consommation se chiffrent à 4Md€, avec le doublement du prêt à taux zéro, la prime à la casse pour l'automobile, le soutien au chômage partiel, l'exonération supplémentaire de charges pour les nouvelles embauches, et la prime de 200€ aux futurs bénéficiaires du RSA. Terra Nova rejoint l'analyse que nous faisions sur ce blog auparavant.
Lire aussi :
- Le rapport de Terra Nova
- "83ème semaine de Sarkofrance: yes, we're fucked !" (Sarkofrance et Marianne2)