Ensuite, j'appris que son dernier disque, "Planet Earth", serait distribué gratuitement aux lecteurs du "Mail on Sunday" britannique. La même daube qui allait se retrouver en vente partout en Europe, une semaine plus tard, mais gratos ! Et nous en France, en Espagne ou en Allemagne, on est de la crotte ? Encore un exemple de cette "culture" du supplément gratuit qui détruit dans la tête des gens toute idée de valeur inhérente à l'oeuvre artistique.
Bien sûr, comme un gros fan de base débile et "simple mind", j'ai acheté son dernier disque, comme je le fais depuis toujours. Depuis l'album "1999" pour être précis. "Lady Cab Driver" entendu des millions de fois. Un funk minimaliste et efficace. Celui que je préfère chez lui. Pas ses tentatives parfois pathétiques pour sonner "philly". Il n'est jamais aussi bon qu'économe de ses moyens.
Il vaut quoi, ce dernier opus, me demanderez-vous, ivres de curiosité ? Rien, ou pas grand-chose. Des fonds de tiroirs. A l'écoute du premier titre, j'eus l'impression d'entendre une chute de studio de "Purple rain". Au second...oh, et puis merde ! J'avais justement besoin d'un nouveau frisbee. J'en suis là. Dégoûté...
J'ai donc décidé, puisqu'il semble bien que Prince n'aie plus besoin de moi, fidèle mouton soumis et docile, que je n'achèterai dorénavant ses disques qu'après les avoir au préalable entendus en version Mp3 — et donc indûment piratés —, et décidé seulement après cette écoute si cela valait ou non la peine d'investir dans une galette de plastique dur — pour la petite histoire, la pochette de "Planet Earth", simple bout de carton ne faisant aucune mention des titres de l'album et encore moins des paroles, est tellement kitsch avec son hologramme 80's dont seul Prince a le secret, que je l'ai planqué sous une pile de disques qui, eux, méritaient réellement l'investissement —
Prince semblant avoir définitivement basculé du côté obscur du métier de musicien, moi qui d'ordinaire vous encourage à acheter ses disques, je vous en conjure dans le cas présent : abstenez vous.