Au même moment, alors que l’on célèbre le 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, les directeurs exécutifs des bureaux de Greenpeace Japon, Allemagne, Pays-Bas, Brésil, Suisse, USA, Nordique, se sont présentés comme co-accusés, au bureau du 1er ministre japonais. Toute la journée, des actions similaires se déroulent sur les 5 continents devant les ambassades japonaises des pays dans lesquels Greenpeace est présent.
Greenpeace demande la fin immédiate de la persécution politique dont sont victimes au Japon Junichi Sato et Toru Suzuki. En effet, en mai 2008, une enquête menée par Greenpeace avait permis de mettre en évidence un vaste marché noir de viande de baleine volée impliquant l’ensemble des acteurs du programme de la chasse à la baleine. Les autorités japonaises ont réagit à ce scandale par des poursuites : elles ont arrêté Junichi Sato et Toru Suzuki et perquisitionné le bureau de Greenpeace. Les deux activistes -qui attendent leur procès pour début 2009- sont en liberté sous caution, ce qui les empêche de poursuivre leur campagne contre la chasse à la baleine. Ils risquent jusqu’à 10 années d’emprisonnement.
Si le premier ministre japonais ne répond pas à leur demande, les « co-accusés » réclament d’être eux aussi arrêtés pour avoir osé protéger les baleines. « Si Junichi Sato et Toru Suzuki sont jugés pour avoir dénoncé un détournement de viande et pour s’être opposés au programme de chasse soit disant scientifique du gouvernement japonais dans l’océan austral, le gouvernement japonais doit savoir qu’il devrait tous nous arrêter », a déclaré François Chartier chargé de la campagne océan de Greenpeace France, devant l’ambassade du Japon à Paris. « Ce ne sont pas les activistes de Greenpeace qui doivent être jugés mais ce programme gouvernemental de chasse dans les sanctuaires de l’océan antarctique ».
L’ex-capitaine australien de baleinier, Paddy Hart, est aussi à Tokyo pour soutenir les deux activistes. Il travaillait sur un navire baleinier australien jusqu’en 1978, date à laquelle l’Australie a cessé ses activités, suite aux protestations de Greenpeace.
« Je suis à Tokyo pour assurer aux baleiniers qu’il y a une vie après la chasse à la baleine. Le programme japonais de chasse à la baleine est un programme subventionné. Si celui-ci prend fin, il est de la responsabilité du gouvernement japonais de redonner un autre emploi durable aux équipages. Rien qu’en Australie, 300 millions de dollars australiens proviennent des programmes touristiques de « whale watching » – soit des centaines de fois ce que rapportait l’industrie baleinière », explique Paddy Hart. « Les temps ont changé, le monde a bougé – et la chasse à la baleine n’a plus sa place dans ce monde ».