Une blogueuse humoriste a eu l'idée de photographier ce moaï situé près de l'ahu Tongariki surnommé "Madame Pinochet", de telle façon que l'on puisse croire que le moaï possède des ailes et effectivement l'effet recherché fait penser à cela. J'ai pour ma part toujours affirmé que les moaï de l'IDP représentent des images d'ancêtres décédés, qui ont été "homme-oiseau" une fois dans leur vie. Lorsque Thor Heyerdahl a déterré en 1986 le moaï n° 295 de la carrière du Rano Raraku (cf article suivant), la partie ensevelie de cette statue a révélé une remarquable finition où l'on pouvait contempler des mains aux doigts très allongés mais curieusement sans ongles, faisant penser aux extrémités des ailes des volatiles. Avec les bras, cela donnait réellement cette impression. Je pense que ce culte est beaucoup plus ancien que l'on ne le suppose car, alors que la plupart des moaï sont en tuff, l'emblème même de ce culte était un moaï en basalte taillé dans une des carrières du Rano Kau et se trouvait dans une maison d'Orongo: "hoa haka nana'ia" (actuellement au British Museum). Si les marins du Topaze (1868) n'avaient pas trainé ce moaï sur le ventre pendant 3 km, on pourrait encore admirer ses mains aux longs doigts, représentant ses ailes. Les moaï en basalte sont les plus anciens avec ceux de couleur rouge.
François Dederen, "te pito"
La photo ci-dessus provient du site http://alinettela1ere.skyrock.com