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La liberté s'arrête là où le froid la saisit

Publié le 09 décembre 2008 par Chroneric

La polémique semble perdurer même au sein du gouvernement. Alors que le Président souhaite laisser le choix, la Ministre du logement insiste pour obliger les sans abris à passer les nuits dans des centres d'hébergement. Une pensée louable. Un cas tortueux à régler pour le pays des Droits de l'homme. Est-ce contraire à ses principes inscrits dans sa Constitution et dans ceux de cette fameuse déclaration ? Etudions le cas avec sérénité et objectivité car il ne faut pas réfléchir avec son cœur, en l'espèce.

Nous partons d'un constat simple et dramatique : dehors, les sans domicile fixe meurent. Ils refusent de dormir à l'abri, c'est leur droit après tout, leur liberté. Ils reprochent à ces lieux de se retrouver avec d'autres nécessiteux, qui ont pour la plupart bu et qui volent les autres pensionnaires. On peut comprendre aisément que ce doit être insupportable. Nous-même, il peut nous arriver de râler ou d'être réticents si des familles peu recommandables (ou qui nous semblent l'être) occupent l'appartement d'à-côté. Vous savez, des familles à faible revenu, à fort effectif ou dont la tête ne nous revient pas. Il peut aussi nous arriver de râler quand des gens à "domicile mobile" s'installent pas très loin... Alors, un SDF qui sent mauvais, vous imaginez !

Il est vrai que de se retrouver dans un dortoir sans intimité et sans pouvoir protéger le peu d'affaires en sa possession, ça ne doit pas donner envie d'y rester. Malgré le gîte et le couvert offert. Ces endroits doivent être terriblement infréquentables pour que les plus démunis préfèrent rester dehors. L'idéal, évidemment, ça serait des lieux de vie avec des espaces plus réduits et mieux sécurisés. Mais tout ceci implique un coût et dans la situation actuelle, construire des centres d'hébergement plus humains en plus des logements sociaux n'est pas la préoccupation des investisseurs.

Parallèlement, la France se doit de protéger ses enfants et de subvenir à leur besoin au cas où, enfin, dans l'idéal... On pourrait considérer cette situation comme un cas de force majeur et ainsi mettre à l'abri ceux qui en ont besoin. Comme à l'accoutumée, si on laisse mourir les gens, l'Etat va être accusé de ne rien faire pour régler le problème. Dans cette situation d'urgence, car l'hiver n'attend pas les décrets ou les livraisons de locaux, la Ministre réagit en urgence en proposant cette solution d'urgence. Mais si l'on force, on s'expose à des conflits et les personnels chargés de rapatrier les SDF dans les centres s'exposent à un danger.

C'est la liberté de protéger contre la liberté de mourir : laquelle est la plus importante à nos yeux ?


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