Hgo Chronicles
Article 4
Monitoring the Lakers
Blog 3
Courir derrière l'utopie des 70
Suite à une semaine difficile en défense face à des équipes plus que moyennes les Lakers de Los Angeles haussent le ton face aux timides Bucks de Milwaukee. Un victoire 105-92 avec un écart montant jusqu'à 25 unités; Los Angeles déroule à la maison face aux hommes du Wisconsin. Les inquiétudes défensives ne s'envolent pas pour autant, on attendra un match contre un ténor ou autre équipe de référence avant de tirer de nouvelles conclusions, cependant la question des 70 victoires fait toujours couler autant d'encre dans les canards spécialisés et papiers internet. On remarquera tout de même qu'après 10 jours d'une médiocrité sans nom en défense on passe du record de 1995-96 (les 72 victoires des Bulls de Chicago-NDLR) à la barre non moins mythique des 70 succès en saison régulière niveau prédiction. Les ors et pourpres version 2008-2009 peuvent-ils écrire une nouvelle page dans le prestigieux livre des Lakers?
“C'est la dernière fois que Lakers, record et 70 victoires furent cités dans la presse avec optimisme”
Le sujet divise et partage bien entendu, néanmoins la plupart des acteurs ayant connu une saison aussi prestigieuse de près ou de loin ne sont pas les plus optimistes. Lors du premier “Monotoring the Lakers blog 1” je commençais par citer Randy Brown, actuel assistant coach des Kings de Sacramento, qui après avoir subit la tornade Lakers (alors à 11-1) déclarait croire aux chances de cette équipe. Compliment flatteur lorsqu'on sait que Brown était alors assit sur le banc des Bulls en tant que joueur il y 13 ans. C'est la première et dernière fois que Lakers, record et 70 victoires furent cités dans la presse avec optimisme. Il faut dire que le débat à tellement été discuté ces derniers temps que de nouveaux éléments, et non pas les moins intéressants, commencent à faire surface. Phil Jackson tire le premier en soulevant alors un facteur que personne n'avait encore soulevé: la géographie. Selon lui ses Lakers n'ont aucune chance de battre son précédent record à la tête les Bulls de Jordan et Pippen, principalement à cause de la localité de son nouveau port d'attache. En effet, Los Angeles, ville côtière sur l'océan Pacifique pousse l'équipe à voyager beaucoup plus, contrairement à Chicago ou Détroit, idéalement placées sur la carte. Kobe Bryant reprend alors les propos du maître en ajoutant en avoir beaucoup parlé avec Jackson il y a deux saisons
“[…] cette équipe n'est pas assez mature”
Jim Cleamons parlant des Lakers
Les Lakers de 1971-1972 s'y connaissent en record historique.
33 victoires consécutives pour un bilan de 69-13 trônent toujours dans les livres NBA.
Après 33 victoires consécutives les californiens se retrouvent face au Bucks d'un certain Abdul-Jabbar. Le match qui prend place un dimanche est retransmis sur une chaîne nationale. Tous les yeux des amateurs de sports américains se tournent alors vers des Lakers s'apprêtant à affronter l'actuel champion en titre. Les journaux dissèquent très minutieusement cette rencontre grouillant de symboles. Et il en avait des choses à dire! On regardait certainement la prochaine Finale NBA avant l'heure (le match se déroule le 9 janvier 1972, Lakers et Bucks dominaient la ligue… New York viendra finalement à bout des Bucks en finals de conférence), Bill Sharman ancien Celtic coache alors Milwaukee et comble du destin, en battant les Hawks 104-95 le 21 décembre précédent, Los Angeles efface des tablettes le record NBA des 20 succès consécutifs accompli par ces mêmes Buck un an plutôt. Revanche est le gros titre de plus d'un quotidien ce jour là. Les Bucks l'emportent 120-104 s'appuyant sur les 39 points, 20 rebonds 10 contres et 5 passes de Jabbar qui ridiculise au passage le grand Wilt Chamberlain. Fin de série pour L.A. L'équipe terminera tout de même l'exercice 72 avec un bilan record (jusqu'au Bulls de 95) de 69 victoires pour 13 défaites. “Lorsque vous approchez un record mythique tout à coup ça devient hype, vous attirez les projecteurs.” affirme Cleamons, “vous réalisez l'amplitude de se que venez d'accomplir. Nous jouions Milwaukee ce dimanche devant des millions de téléspectateurs et ils nous ont humilié comme si nous leur avions volé quelque chose.” Quelque part c'était vrai… Sans remonter si loin on se souvient des problèmes identiques qu'avaient rencontré Chicago près de 23 années plus tard. Jordan revenait des 17 mois de retraite pour une saison complète, Rodman venait compléter un effectif orphelin de l'emblématique Horace Grant. A mesure que le record approchait le pression augmentait. Avec seulement 3 défaites lors des 42 premiers matchs, Chicago sent tremble et perd face à des adversaires totalement à leur portée. 7 défaites sur les 40 dernières rencontres, le record des Lakers est battu mais les joueurs expliqueront tous qu'à l'approche des playoffs et d'un challenge plus grand, cette expérience reste une pression supplémentaire inutile. “C'est comme jouer un match de playoffs chaque soir” est la phrase qui stigmatisera le plus cette chevauchée incroyable.
“C'est comme jouer un match de playoffs chaque soir”