Quel titre bizarre. Je reviens à vous après tout ce temps de silence et publie un titre bizarre. Les bonnes valeurs se perdent ma bonne dame ! C'est la faute du Google, il indexe mes articles avant tout par les titres, alors lorsque j'envisage de parler de deux sujets dans un même billet, je suis obligé de faire un titre bizarre...
3 semaines que j'ai gardé le silence. Moins de passions, moins d'envie aussi. Il y avait des choses à dire pourtant, le PS qui s'est profondément scindé en deux sphères, chacune menées par leurs potiches respectives. Laquelle est la meilleure ? Dur de répondre. Les premières gueules de bois de lendemains de fêtes Obamaniaques et l'amère sensation qu'il ne sera pas aussi "nouveau" que prévu...
Dans la joyeuse sphère économique, c'est plutôt la guerre. Hier soir, une grande banque américaine envisageait la récession de 1% aux Etats Unis, plus en Europe, -3% en Russie, -3% aussi, peut être, en France. Lorsque tout va bien, l'on a coutume de dire que seule une croissance de 3% impacte sensiblement les modes de vies des citoyens. Que dire d'une récession de -3% ? Qu'elle sera lourde, dure, destructrice d'emploi à coup sûr, créatrice de troubles sociaux j'en fais le pari. En Grèce déjà, la jeunesse du pays s'arme d'un prétexte (la mort d'un enfant tout de même) pour mettre les villes à sac. L'Histoire possède en son sein de multiples exemples de soulèvement sociaux ou, pire, de montée au pouvoir d'extrémistes de tous bords dont les actes insensés trouvent leurs résultats dans les cimetières de Verdun ou d'ailleurs. L'Europe, projet fou et fabuleux à la fois manque une fois de plus à l'appel. Ces insupportables bureaucrates n'ont ils pas en tête le moindre plan de relance européen ? Celui ci est indispensable. Pas tant au niveau économique, la seule action américaine décidera de l'avenir du monde, mais au niveau social. Souvenez vous, il faut tuer dans l'oeuf toutes montées extrémistes.
Sur un plan économique, les deux modes de pensées s'affrontent encore et encore. Le libéralisme contre le Keynesianisme, ces deux courants de pensées ne cesseront jamais les batailles. La gauche française reproche au plan Sarkozy un profond manque de leviers consuméristes. Ces même socialistes fondent pourtant leur mode de pensée sur les théories de JM. Keynes. Ils croient en la relance par la consommation. Verser 1000 € aux pauvres et cela relancera l'économie. Profonde utopie de l'action "one shot". Keynes lui même, estimait en son temps que plus le revenu progressait, moins la part allouée à la nourriture était importante. Traduction. Donnez 300 € à un ménage français aujourd'hui, ce dernier le dépensera dans d'autres postes que la nourriture. Ce sera l'habillement sûrement, l'électroménager peut être. La Chine dira merci.
La Gauche critique le plan de relance de Sarkozy. Il me semble censé, point trop lourd de sorte à nous laisser quelques marges de manoeuvres futures, assez pour peser de son poids dans l'économie. Drôle de gauche encore qui renie aveuglément la relation Investissement - Consommation. Keynes, encore lui, parlait pourtant de multiplicateur d'investissement en prônant l'action publique dans le cadre de relances économiques. Dans ce genre de débats, ma déformation professionnelle me pousse à replacer la question sur un plan micro économique. Qu'arrive t-il à une entreprise qui s'endette pour financer son activité courante ? A la longue elle coule. La bonne santé financière d'une entreprise demeure équilibrée entre les emplois et les ressources, les emprunts et les immobilisations. Pourquoi devrait-il en être autrement pour un Etat ? La Gauche est perdue, elle renie ses propres attaches idéologiques en terme économique... et même audiovisuel. Hier partisane de la suppression de la publicité dans le service public, elle en critique aujourd'hui la mise en place, ce n'est à plus rien y comprendre !
Il n'en reste pas moins que cette réforme me semble fondamentalement inutile. Fruit du bon vouloir du Roi, du caprice de sa Majesté. Domenach argumentait hier, sur la profonde conviction de Sarkozy de doter la France de groupes industriels forts capablent de prendre la tête des marchés européens et mondiaux. Je crois qu'il vise juste en disant cela. Dommage. Ce n'est pas à l'Etat de faire de la télévision, c'est ma conviction profonde, d'autant plus lorsque l'on passe d'un système qui s'auto finance et qui présente une bonne qualité de programme manifeste pour le remplacer par une télévision sous assistance respiratoire politique dans un pays lourdement endetté et qui ne sait plus présenter de budget à l'équilibre...
Dans le joyeux monde des projets politiques inutiles. Il y a celui du travail le dimanche. Arf. Les lecteurs de ce blog vont très vite se rendre compte de mon changement d'opinions sur le sujet. Il y a peu, je débattais avec Chafouin. Le libéral contre le catholique conservateur. La profonde scission actuelle de la majorité se retrouve sur la toile... Le projet de loi avait de quoi séduire à ses débuts. Il ressemble désormais à un poulet déplumé. Il n'est plus besoin de promulguer cette loi complexe, stupide et clairement génératrice de malaise social. La France n'a pas besoin de cela pour se soulever.
Nous entrons en période de secousses profondes. L'Europe ne réagit pas. C'est très inquiétant.