Pour les personnes qui n’iraient pas le lire :
Ce matin, comme toutes les six semaines depuis juillet dernier, je suis allée me faire faire mon prélèvement sanguin.
Pour la première fois depuis plus de 25 ans, l’infirmière m’a ratée. A savoir, l’aiguille qu’elle utilisait n’avait pas le biseau assez effilé, ce qui faisait qu’en fait celui-ci accrochait dans ma veine sans vouloir s’enfoncer…
Je te passe sur le côté désagréable de la chose. Elle a donc ôté son aiguille tout en pestant que cela était la deuxième fois en peu de temps que cela arrivait.
Elle m’a donc piqué à l’autre bras avec une nouvelle aiguille.
Un peu étonnée, je lui ai demandé si le matériel ne venait pas par hasard de Chine…
Gros silence, sourire forcé et aveu :
” Ce n’est pas nous qui choisissons nos approvision-nements. ”
Est-ce à dire que je devrais dorénavant demander avec type d’aiguille et fabriquée à quel endroit on va me faire un prélèvement ?
Ben oui… quoi ! Ce n’est pas pour rien que je parle de «merde chinoise»…
Tout est à l’avenant… Sans même parler du plus grave : mortelle héparine et lait “enrichi” à la mélamine ! Qualité, contrôle de qualité et respect du cahier des charges (sans même parler de “conscience profession-nelle” !) sont des mots sans doute intraduisibles ne mandarin…
Nous, les consommateurs sommes confrontés quasi quotidiennement à la mauvaise qualité des produits chinois, et de plus en plus souvent “à l’insu de notre plein gré” selon la fameuse expression que nous devons à Richard Virenque, sympathique coureur cycliste au demeurant : Quoi ! dopé, moi ? jamais !
Je fais en effet très attention aux étiquettes et je constate que de plus en plus souvent, il n’est plus fait mention de l’origine, en dépit de la réglementation. Ou alors, vous ne la trouverez qu’après avoir ouvert le “blister” ! D’autre part, l’on sait très bien que certains fabriquants peu scrupuleux - français ou européens - se contentent d’emballer les produits qu’ils reçoivent par containers entiers et d’y ajouter “made in France”… Le (mauvais) tour de passe-passe est joué.
Tant pis pour le consommateur confronté à des produits qui ne lui donnent pas satisfaction, qui ne fonctionnent pas correctement ou se cassent avec une stupéfiante rapidité ! Le prix - pas toujours si faible que certains le prétendent ! - a bon dos : la merde est toujours trop chère et mon écossaise de mère le disait fort bien : quand on n’a pas beaucoup d’argent, il vaut mieux acheter un peu plus cher, cela dure plus longtemps ! C’était vrai à son époque mais il semble hélas qu’aujourd’hui l’on se fasse tout aussi bien “entuber” même en y mettant le prix…
La marque existe encore mais je me demande si la fabrication de leurs matériels n’a pas été, elle aussi, délocalisée en Chine… Ce ne serait ni la première ni la dernière entreprise à le faire : il ne reste que la “marque”.
A l’époque de mes études, j’arrondissais mes fins de mois (l’Assistance publique nous octroyait généreu-sement 80 francs par mois entre 1968 et 1970 et, le smic étant à 3 francs de l’heure, je gagnais 36 francs pour un jour ou ou une nuit de “garde” selon l’expression consacrée) en travaillant un week-end sur deux comme aide-soignante (mais les «petites bleues» se voyaient confier des tâches et des responsabilités d’infirmière…) dans des cliniques de Paris où m’envoyait ce que l’on appelait une «ambulance» : officine de placement temporaire de personnel para-médical.
J’y vis une fois qu’une des rares seringues à usage unique (donc en plastique) avait été envoyée au four autoclave de la salle d’op ! Trop drôle : sur le plateau, quelque chose qui ressemblait vaguement à un fossile (avec les traits noirs des indications des centimètres cubes). Elle avait bien entendu fondu !
A l’époque, dans les services hospitaliers où nous allions en stage le matin, une des tâches dévolues en fin de matinée aux élèves infirmières (particulièrement en 1ère année) consistait à laver et préparer le matériel utilisé dans la matinée (seringues, aiguilles, pinces diverses) avant de le ranger dans des boîtes en inox ou en alu que l’on stérilisait dans un autoclave.
Il nous fallait bien vérifier en les passant sur la pulpe du doigt que leur biseau «n’accrochait» pas… Sinon, nous l’aiguisions sur une pierre.
Autre temps, autres mœurs mais à tout prendre, il me semble qu’on se fichait moins du bien-être des patients en évitant des douleurs (et du sale boulot pour les infirmières) que les margoulins du «Pire du Milieu»…
Que je piquerais fort volontiers avec leur matériel pourri ! – et ceux d’ici qui leur commandent du matériel sans se soucier de la qualité, au seul prétexte de la rentabilité et mériteraient la même punition !
A l’époque, et bien longtemps après, nous devions également plier des carrés de gaze pour faire les compresses, lesquelles étaient ensuite stérilisées en autoclave dans des tambours en inox, de même que les «pansements américains», compresses garnies de coton cardé très étanche destinées à éviter les écoulement de certaines plaies.
A l’hôpital de Loches, tout le monde les appelait des «plumasseaux»… Souventes fois, quand je n’arrivais pas à dormir – enfermée 24 h /24 h pendant presque 6 mois dont 4 mois dans un lit je n’étais guère fatiguée - j’ai demandé à l’aide-soignante de nuit dont c’était une des tâches, de me donner de la gaze pour plier des compresses. Je ne perdais pas la main !
Il m’est déjà arrivé de tomber sur une mauvaise infirmière, une fois ce fut à la… Banque du sang d’Orléans ! S’il est un endroit où l’on ne fasse que cela toute la journée : piquer les veines, c’est bien là… Je me suis retrouvée avec un «œuf» meu-meu à la pliure du coude qui me fit très mal.
J’en parlai quelque temps plus tard à une infirmière de la Banque du Sang que je connaissais. Elle me répondit que tout le monde était au courant qu’elle piquait fort mal mais que l’on ne trouvait personne pour la remplacer !