Quelques semaines avant, j'avais terminé mon premier roman. Je savais que, par obligation, je ne quitterai pas Paris pour les vacances d'été. Ma ville désertée, mes amis partis dans le sud, il fallait que j'occupe mon esprit et mon temps, que je m'ouvre une perspective.
J'avais l'occasion de me plonger dans un travail absorbant sans être dérangé. Je voulais aller de l'avant en écrivant quelque chose de nouveau.
Sur la forme, j'avais envie de dire des choses, de parler et de faire parler des personnages : la forme théâtrale s'est naturellement imposée. Je voulais alterner plusieurs tons, plusieurs registres, passer sans cesse de l'humour au sérieux, de répliques profondes à des passages légers et amusants.
Sur le fond, je cernais les sujets qui me tenaient les plus à coeur, à l'époque : la politique ; mon expérience de la vie d'une Mairie et du rôle complexe d'un collaborateur d'élu ; le besoin de reconnaissance qui anime la majorité des gens (il n'y a qu'à voir le succès de la télé-réalité !) ; la dénonciation des clichés ; les caractères introvertis et extravertis ; les relations hommes/femmes ; les ressorts psychologiques qui nous animent ; les contrastes : ombre et lumière, etc.
La perspective des élections municipales offrait également un sujet qui allait être d'actualité.
Très vite, la fièvre s'est ajoutée à la chaleur de l'été...