Shahrokh Sound Of K. est né de l'association d'un DJ, Shahrokh Dini, à un musicien de formation plus classique, Andreas Köhler. En résulte une entité claire, tournée vers l'électro, nourrie par la musique noire américaine et composée dans le respect mutuel des deux intervenants qui livrent une œuvre plus proche du récit que du dialogue. « Dripping Point » se veut d'une seule voix, artistiquement parlant, mais jouit de forts accents exotiques, notamment dans la bouche de Jamie Lloyd sur ce titre de bon augure, ‘Break It Down', une pop minimaliste obsédée par le jazz fantomatique d'une lourde contrebasse. Succède alors ‘Letting You Go' ou l'histoire d'un Moog nostalgique de soul et d'une actrice/chanteuse suédoise, Siri Svegler, que l'on retrouve également sur l'excellent ‘See The Light'. Toyin Taylor, le parlé fondant se confondant au disco entêtant de ‘Love Happens', s'offre un des moments forts de l'album grâce à ‘Time And Again'. A noter la présence de Robert Owens avant de s'attarder sur ‘Roya', un titre muet, bien senti, à mettre dans toutes les oreilles casquées. ‘Old Score', concis à la manière de leurs compatriotes Kraftwerk, clos les hostilités d'un album brillant qu'on peut désormais surnommer The Tripping Point.