Les arbitres sont-ils justes ?

Devenir arbitre
Il faut avoir entre 13 et 45 ans, prendre contact avec la ligue ou le district dont dépend son domicile puis remplir un dossier et répondre à un examen qui contient des questions sur les règles de base du jeu.
L’examen est à portée de tous ! La partie pratique est contrôlée sur un match test.
Le succès est garantit dans 90% des cas (mieux que le bac !) et permet de devenir Arbitre officiel.
Seule l’expérience permettra de grimper les échelons.

Voici en résumé ce que vend la fédération pour devenir arbitre. Dommage que l’examen reposant sur les règles du jeu ne soit pas plus poussé ; cela explique pourquoi on se demande parfois si l’arbitre connait bien les règles.

Salaire des arbitres
Un arbitre central de Ligue 1  est rémunéré avec un fixe de 1420 € par mois plus 3 020 € par rencontre arbitrée.
Pour rappel, il y a des matchs toutes les semaines !

Côté fiscal, il semblerait que les arbitres déclarent leurs revenus dans la catégorie des bénéfices non commerciaux pour lequel l’imposition est moins forte.
Ils bénéficient du même régime de sécurité sociale qu’un salarié alors que leur statut est celui d’indépendant. (Tout ceci depuis le 1er Janvier 2007).

Il n’y a pas si logntemps, Frédéric Thiriez expliquait que leur rémunération annuelle moyenne (pour un arbitre central de L1) passerait de 53.000 euros par saison à environ 100.000 euros.

Amélioration de l’arbitrage
Récemment, des tests ont été menés avec un arbitrage à 5. En plus de l’arbitre central et de ses deux assitants, deux arbitres supplémentaires ont été placés derrière les lignes de but afin de surveiller ce qu’il se passe dans la surface de réparation.
Si on souhaite effectuer des comparaisons, on observera qu’au tennis, pour une surface bien moins grande qu’un terrain de football, on y voit quand même 7 arbitres.

Erreurs d’arbitrage
Citer toutes les erreurs d’arbitrage prendraient beaucoup trop de temps, alors je ne citerai que deux exemples ayant marqués l’histoire du football puis deux matchs exemples du quotidien.
Histoire marquante du football

- Maradona : En quarts de finale de la Coupe du Monde 1986 dans le Stade Azteca au Mexique, alors que le score est toujours de 0-0, Maradona marque un but de la main contre l’Angleterre. L’arbitre tunisien M. Ali Ben Nasser valide le but ce qui permettra la victoire de l’Argentine sur l’Angleterre (2-1). Maradona déclara après le match que ce but était « un poco con la cabeza de Maradona y otro poco con la mano de Dios » (« Un peu par la tête de Maradona, un peu par la main de Dieu »). Depuis lors, on parle de la “main de Dieu“.

- Battiston : En demi-finale de la Coupe du Monde 1982 à Séville, alors que Battiston se présente seul face au gardien allemand Harald Schumacher, ce dernier le percute brutalement. L’arbitre néerlandais de la rencontre, M. Corver ne siffle rien.

Match récent de championnat
Olympique de Marseille - Lorient
Deux hors-jeu ont été signalés menant directement à des actions de buts alors que les joueurs dans les deux cas n’étaient pas hors jeu, comme les images en témoignent :
Dans l’un des deux cas, Niang a marqué le but et a été fort surpris de se voir signalé hors jeu alors qu’il fêtait déjà son but.

Un penalty n’a pas été sifflé alors qu’il était évident.
Un autre pénalty a été sifflé alors que le joueur n’était même pas dans la surface.

(la ligne que l’on voit sur la droite est l’entrée de la surface de réparation)

Paris Saint Germain - Olympique Lyonnais (Arbitre : Stéphane Lanoix)
Un pénalty n’a pas été sifflé alors que l’attaquant a été balancé dans la surface.

Suspension des arbitres
Dans l’exemple de l’OM cité précédemment, l’arbitre assistante Corinne Lagrange a été mise au repos suite à trois erreurs manifestes.
Son collègue Tony Chapron qui officiait comme arbitre central a également été mis au repos.
Ils n’officieront pas avant le 13 décembre.
Le week end prochain aura lieu : Lyon-Marseille.  Qui officiera pour ce match entre le 1er et le 2ème du championnat ? J’espère qu’on n’aura pas le même duo gagnant !

Arbitrage vidéo
Suite aux problèmes d’arbitrage beaucoup réclament l’arbitrage vidéo (ceci est déjà fait au rugby par exemple), tandis que d’autres s’évertuent à nier l’évidence.

-> POUR
Les arguments de ceux qui sont pour se résument à un match entre le Brésil et la Norvège en 1998.
L’arbitre du match siffle un pénalty pour la Norvège alors que 17 caméras videos montraient qu’il n’y avait pas pénalty.
L’arbitre a bien évidemment été conspué.
48 heures plus tard une dernière vidéo donne raison à l’arbitre. L’arbitre avait donc eu raison !

-> CONTRE
Toutes les semaines, match après match, pays après pays, les vidéos ne cessent de montrer les erreurs d’arbitrage.

-> AMBIGUITE
Le 9 Juillet 2006, en finale de la coupe du monde, Zidane assène un coup de boule à un italien (Materazzi). L’arbitre n’a rien vu.
Le 4ème arbitre a vu l’action sur un écran de controle video (semble-t-il). Zidane est exclu.
La video est-elle autorisée ?

La mise en place de la vidéo réduirait sans aucun doute les erreurs. Il est fort possible que des doutes subsistent ; néanmoins, permettons aux arbitres de disposer des moyens de ne pas se tromper.
Aujourd’hui, certains arbitres reconnaissent facilement leurs erreurs après les matchs en visualisant les images.
Cela éviterait les injustices et les erreurs grossières. Les arbitres peuvent se tromper : ils sont humains ; laissons leur une chance de bénéficier de la technologie actuelle et de vivre au XXIème siècle !

Corruption
Aujourd’hui, le football est un véritable business, un enjeu d’investissement.
Comment cela fait-il qu’on n’entend plus jamais parler de la corruption des arbitres ?
Est-ce disparu ?? (Ce serait comme si on affirmait avec certitude que le vainqueur du tour de france cycliste ne s’était jamais dopé !)
Beaucoup beaucoup d’argent est en jeu. Certains clubs sont cotés en bourse.
Quand on voit le prix des transferts de joueurs, ce que peut rapporter une qualification en ligue des champions, peut-on se demander si les clubs ne sont pas encore capables de s’acheter un arbitre ?
L’absence de vidéo permet de justifier les erreurs d’arbitrage et, a fortiori, facilite la corruption.
Il ne faut pas croire que la corruption s’est arrêtée en France depuis 1993 et le match entre Valencienne et l’OM.

Injustices
Une justice à deux vitesses.
Il y a quelques années, Fabrice Fiorèse, un habitué des roulades dans les surfaces prend 4 matchs de suspension pour simulation.
Excellente nouvelle, les tricheurs sont enfin sanctionnés, même après coup grâce à la vidéo !
Le problème ici est que ce cas est aujourd’hui unique ; personne n’a été sanctionné depuis de la même manière alors que les acteurs pourrissent toujours les terrains de foot.

En 1999, lors de la Ligue des Champions, Lens va s’imposer à Arsenal (1-0). Lors de ce match, Tony Vairelle est bousculé par Lee Dixon qui fait une belle simulation par la suite. Tony Vairelles est injustement expulsé. Même après avoir visionné les vidéos, l’UEFA suspend Vairelles.

Justifications
On tente souvent de justifier les erreurs d’arbitrages en disant qu’en fin de saison ca s’équilibre.
Afin de compléter cela, une Task Force a été mise en place afin d’aider les arbitres.
La Task Force a comptabilisé 157 erreurs pour la saison dernière dont 64 ont faussé le résultat final.
En ligue 1, il y a 38 journées de 10 matchs soient 380 matchs de championnat.
C’est pas loin d’un match sur deux pour lequel on trouve donc une erreur.
Cela démontre que près de 20% des résultats sont faussés par l’arbitrage.

La Task Force a donc pris huit décisions:
1. Un grand rassemblement (coachs, capitaines, arbitres)
2. Mise en place d’une commission de visionnage
3. Mise en place d’une cellule vidéo pour les arbitres (pour s’améliorer en revoyant les images)
4. Mise en place d’un plan arbitrage (pour voir ce qui va mal et pas)
5. Mise en place d’une charte de bon comportement (éviter les déclarations intempestives et provocatrices)
6. Mise en place d’un nouveau protocole (les joueurs doivent se serrer les mains)
7. La communication des arbitres renforcée (les arbitres pourront jusitifier leurs décisions dans les medias)
8. Relations internationales, échanges avec d’autres pays