Il s'agit d'être clair : Madagascar 2, comme beaucoup de films d'nimation DreamWorks, est d'abord un produit marketing avant d'être une oeuvre d'art. Le calibrage est de rigueur, tout est relativement carré mais sans supplément d'âme, et il n'y a aucune comparaison possible avec les productions Pixar, dont l'ambition est plus grande. Après un premier épisode terriblement mou du genou, on n'attendait pas grand chose d'Eric Darnell et Tom McGrath, si ce n'est un sursaut d'orgueil destiné à faire de Madagascar 2 un divertissement digne de ce nom, qui fasse sourire les adultes et n'ennuie pas trop les gosses.
De ce point de vue, ce deuxième épisode est bien plus réussi que le précédent : les scènes s'enchaînent sans trop de temps morts, et le personnalité des quatre héros est mieux exploitée et plus travaillée. Quant aux meilleurs personnages du premier film (les pingouins mafieux et les singes intellos), ils sont de nouveau à l'origine des scènes les plus réussies de l'ensemble. Reste qu'une fois encore le film manque d'une vraie direction narrative, les mésaventures des héros étant vulgairement juxtaposées, accentuant l'hétérogénéité de l'ensemble. Et quand tout le monde se rejoint, c'est pour livrer un happy end poussif, qui laisse une impression finale assez mitigée. Mais les gamisns sont contents : les animaux font suffisamment de grimaces pour contenter le jeune public. Quant aux autres, ils pourront tenter de se rassasier avec un gentil discours sur l'uniformisation de la société. Ce n'est pas tous les jours qu'on utilise un troupeau de zèbres pour livrer une critique sociale... Prochaine étape : un retour probable à Manhattan, pour un Madagascar 3 qu'on espère plus décoiffant et harmonieux.
6/10