Mais à ceux qui cherchent à en savoir plus, au-delà des titres de l'actualité, je conseille la lecture de ce tout nouveau rapport de l'IISS, l'Institut international des études stratégique de Londres, intitulé « La crise nucléaire iranienne : éviter le pire ».
Rédigé par Mark Fitzpatrick, spécialiste en non-prolifération, ce rapport suggère aux gouvernements occidentaux d'accepter l'idée d'un Iran nucléaire comme un fait accompli, et de se concentrer désormais sur la nécessité de décourager Téhéran d'acquérir la bombe atomique.
Jusqu'ici, les experts en désarmements déployaient leurs efforts pour inciter l'Iran à renoncer à l'enrichissement de son uranium. Mais face à l'obstination et aux récentes avancées de Téhéran, les voilà contraints de revoir leur discours.
Pour eux, il n'est plus question d'envisager que Téhéran suspende son programme, mais d'éviter que son programme se militarise.
La solution ? D'après Fitzpatrick, il faut mettre de côté l'alternative souvent évoquée « d'un Iran avec la bombe ou du bombardement de l'Iran », car, selon lui, une attaque de l'Iran pousserait la République islamique à accélérer son programme plus qu'à le freiner.
Il est grand temps, d'après lui, de discuter avec l'Iran afin de décourager la République islamique de suivre un scénario nord-coréen (c'est-à-dire un retrait du TNP, et une interdiction d'accès aux sites par les inspecteurs de l'AIEA).
Pas question, donc, de renoncer aux sanctions. Mais si l'Iran accepte de négocier, ajoute-t-il, alors de nouvelles mesures incitatives devraient être proposées, telles que « des moyens de répondre aux inquiétudes sécuritaires iraniennes, à travers une structure régionale sécuritaire » afin de rassurer Téhéran et d'éviter une escalade incontrôlable.