Avouons-le, la Méditerranée, ces derniers temps, je ne la vois que par la fenêtre du labo (même mon bureau et ma chambre donnent sur des cours). Peu importe. Je vais parler d’un projet (ambitieux) qui la concerne directement, et qui me plaît beaucoup: un projet de recherche, d’information, et de préservation de sa biodiversité.
Ce projet, codename Cybelle-Méditerranée, est l’œuvre de deux personnes: Céline Arnal, et Serge Morand. La première est directrice de l’association d’écovolontariat Cybelle-planète (et si vous ne savez pas quoi faire de vos vacances, allez faire un tour sur son site) et docteur en écologie comportementale. Le second, directeur scientifique du projet, est directeur de recherche au CNRS de Montpellier (et travaille sur les relations hôtes-parasites).
Les objectifs fixés pour ce projet sont nombreux: rassembler des acteurs de la société civile, estimer la vulnérabilité de la biodiversité, promouvoir un tourisme durable, établir des partenariats Nord-Sud, créer une banque de données regroupant les résultats, mais aussi informer et diffuser ces résultats le plus largement possible. A la fois pour informer le public et pour donner des éléments de réflexion aux acteurs institutionnels et économiques.
La force du projet est la grande rigueur scientifique avec laquelle il sera mené. D’une part en établissant des protocoles rigoureux, d’autre part en récoltant des résultats qui vont (à mon sens) au dela d’un inventaire de la biodiversité. Comme il est expliqué dans le projet scientifique, les objectifs comprennent un suivi de la dynamique de la diversité en réponse aux changements globaux (anthropisation, réchauffement climatique, …), de la macroécologie, et un prospective d’évolution de la biodiversité.
Tout ceci passera, entre autres, par le suivi des espèces invasives (dont Caulerpa taxifolia n’est qu’un exemple), et par le repérage d’espèces “indicatrices”, c’est à dire capables de renseigner sur l’état de l’écosystème (un sujet particulièrement intéressant).
Bien sûr ce projet sera ouvert à la participation du plus grand nombre, comme il est expliqué ici.