Pour Krugman, les leçons du passé peuvent faire éviter la dépression
| JDF | 08.12.2008 | Mise à jour : 12H57Le prix Nobel d’Economie estime en outre que les constructeurs automobiles américains pourraient être amenés à disparaître.
Gratifié du prestigieux prix Nobel d’économie, Paul Robin Krugman n’hésite pas à prendre position sans avoir peur d’échauffer les esprits. Il fait notamment part de son scepticisme sur le renflouement des constructeurs automobiles américain. Sans ménagement, il juge que les constructeurs «vont probablement disparaître». Il y a «un manque de volonté d’accepter d’un large secteur industriel… au milieu d’une très très grave récession», a-t-il indiqué.
Le chroniqueur du New York Times se fait juge de la situation actuelle en estimant que la seule manière d’éviter une nouvelle grande dépression serait de tirer les leçons du passé – crise des années 30, crise des années 90 au Japon… «Le fait que nous ayons connu une grande crise et que des analyses économiques aient été faites sur la manière dont elle est arrivée peut nous laisser espérer que nous éviterons la répétition», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
La déflation japonaise comme contre-modèle
«Je pense que nous devrions être reconnaissants aux Japonais de nous avoir fait prendre conscience que ce genre de chose peut arriver et quelles politiques fonctionnent ou ne fonctionnent pas» a-t-il fait remarquer.
Favorable à la politique de dépenses par l’investissement dans les infrastructures pour relancer l’économie américaine, il appelle à tirer les enseignements de la grave crise économique du Japon des années 90, prescrivant qu’une politique de dépenses publiques ne peut constituer «un remède permanent».
Au-delà de son plan d’investissement, Krugman soutient le président américain Barack Obama dans sa nomination de Timothy Geithner, comme secrétaire au Trésor. Il n’hésite pas à décrire Timothy Geithner comme un homme «très intelligent» qui a compris, avant les autres, la vulnérabilité du système financier. Le prix Nobel souligne que le nouveau secrétaire au Trésor, dans un contexte de dégradation «très rapide» de l’économie, fait face à un «travail extrêmement décourageant».