Sarko a avoué, le 28 octobre, qu'il lisait "assez peu" les livres d'économie. Apparemment, il ne consulte pas davantage les rapports de la Direction de l'animation, de la recherche, des études et des statistiques (Dares), tête pensante de son ministère du Travail.
Premier exemple: l'augmentation, préconisée par lui-même, du nombre d'heures de chômage partiel autorisées par salarié afin d'éviter les licenciements de masse. En février 2008, la Dares a publié une note de trois chercheurs sur les effets du recours à cette procédure entre 1995 et 2005. Leur conclusion: "Il ressort que le chômage partiel ne protège pas du licenciement économique. En ce sens, il freinerait le déclin des établissements en difficulté et ne serait pas efficace."
Deuxième exemple: les heures sup' que le gouvernement a entrepris de subventionner à grands frais. Une étude de la Dares, rendue publique en octobre, a passé à la loupe le "travailler plus pour gagner plus".
Il y a bien eu depuis un an une progression de 34,5% du nombre d'heures sup' dans les entreprises de plus de 10 salariés, mais elle correspond à la disparition de 40 600 postes d'intérimaires pendant la même période de 2007.
Troisième exemple: le gouvernement Fillon a multiplié les mesures pour permettre aux séniors de travailler plus longtemps et pour restreindre les retraites anticipées dans le cas de longues carrières. Or, selon la Dares, ces dispositions avaient pourtant abouti à "sortir" 678 000 personnes du marché du travail. Autant de postes libérés pour l'embauche des jeunes.
C'est vrai que créer beaucoup d'emplois, en ce moment, ce n'est pas vraiment le sujet.